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Corée du Sud : Des militants révolutionnaires menacés de lourdes peines de prison
Le dernier acte d'un procès politique qui dure depuis plus de deux ans, à l'encontre de huit militants révolutionnaires coréens de la Ligue Socialiste des Travailleurs (SWL), devrait se dérouler le 18 février à Séoul.
Si le tribunal suit les réquisitions du procureur, ces camarades encourent de lourdes peines : 7 ans de prison pour Oh Se-chul, Yang Hyo-sik, Yang Joon-seok, Choi Yeong-ik, et 5 ans pour Park Jun-seon, Jeon Won-hyun, Oh Min-gue et Nam Gung-won.
Ces militants avaient été poursuivis à la suite du mouvement de grève qui accompagna la vague de manifestations antigouvernementales de l'été 2008, puis inculpés dans le cadre de la législation dite de Sécurité nationale visant les activités en faveur de la Corée du Nord, pour « activité subversive visant au renversement du gouvernement ».
Il faut dire que, depuis le retour au pouvoir du vieux parti issu des dictatures militaires passées, avec l'élection du président Lee Myong Bak en décembre 2007, le recours à l'appareil juridique hérité de la Guerre froide s'est fait plus fréquent : 67 inculpations ont été prononcées en trois ans, dont les deux tiers ont conduit à des condamnations à l'encontre de militants accusés de propagande en faveur de la Corée du Nord.
Dans le cas des camarades de la SWL, dont l'attitude critique vis-à-vis du régime de Corée du Nord est bien connue, de telles accusations n'avaient aucun sens. Mais la Sécurité coréenne visait en fait bien autre chose, comme allait le montrer l'évolution ultérieure des charges retenues contre les accusés. Au fil des péripéties juridiques, ce fut de plus en plus ouvertement l'activité politique de la SWL dans la classe ouvrière qui fut mise en cause, en particulier sa presse politique d'entreprise et son intervention lors de grèves importantes - en particulier lors de la grève des usines automobiles Hyundai à Ulsan et Jeon-ju, contre l'aggravation des horaires en équipe, en 2009, lors de la grève contre la fermeture de l'usine Ssangyong Motors à Pyeongtaek la même année, ou encore lors de la grève des ouvriers précaires des usines Hyundai en novembre-décembre 2010.
Aujourd'hui, c'est cette activité militante dans des entreprises appartenant à des groupes industriels géants, étroitement liés à l'appareil d'État, qui apparaît comme la seule raison de l'acharnement de la justice coréenne contre les camarades de la SWL. Un acharnement comparable, d'ailleurs, à celui qui vise bien des militants syndicaux dont le seul crime est de s'être trouvés à la tête de mouvements de grève importants.
Lutte Ouvrière tient à affirmer sa solidarité avec les camarades de la SWL aujourd'hui menacés d'être condamnés pour leur activité politique parmi les travailleurs.