MAM, Fillon, et leurs détracteurs : Bonnet blanc et blanc bonnet10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

MAM, Fillon, et leurs détracteurs : Bonnet blanc et blanc bonnet

Pôvre MAM ! Michèle Alliot-Marie, accessoirement ministre des Affaires étrangères, dévoile peu à peu la vérité sur ses vacances, puis s'excuse et promet qu'on ne l'y reprendra plus. Avec son compagnon Patrick Ollier, ministre également, elle a pris deux fois le jet privé d'un « ami » tunisien, qui était proche également du dictateur Ben Ali. Sa seule consolation est que maintenant elle n'est plus seule. On a appris le 8 février que le Premier ministre Fillon, lors de ses vacances en Égypte, a utilisé un avion mis à sa disposition par Moubarak.

Il n'y a pourtant rien de nouveau sous le soleil : des « amis » en Tunisie par exemple, les politiciens et la bourgeoisie française en ont eu depuis longtemps, à commencer par celui qu'ils viennent de lâcher, le président Ben Ali. Et la gauche, en particulier le PS, est bien mal placée pour faire des reproches à MAM, car elle aussi, quand elle était au pouvoir, a soutenu, armé et financé le régime du dictateur, pour le plus grand bénéfice de la bourgeoisie française. Ces hommes de gouvernement « de gauche » ont profité personnellement de quelques largesses eux aussi.

C'est une vieille histoire. En 1995, le président Chirac, lors d'une visite en Tunisie, félicitait chaleureusement Ben Ali pour avoir engagé son pays sur « la voie de la modernisation, de la démocratie et de la paix sociale ». Il ne faisait que suivre les traces de son prédécesseur, le « socialiste » Mitterrand, qui deux ans après la prise du pouvoir par Ben Ali en 1987 était reçu en grande pompe à Tunis et saluait « l'hospitalité tunisienne ». Moyennant quoi, sans interruption, la bourgeoisie française, premier investisseur étranger en Tunisie, premier client et principal créancier, y a fait son beurre.

Le PS et ses partenaires rompent des lances contre Michèle Alliot-Marie et maintenant Fillon. Ils le méritent certainement... comme le mériteraient tous ceux qui se sont compromis dans cette même politique, y compris au PS. Mais visiblement, il est plus commode aussi de viser cette cible que de s'en prendre à la politique propatronale du gouvernement. Car s'ils revenaient au pouvoir, les dirigeants du PS, et ils le savent, mèneraient la même politique sur beaucoup de questions importantes comme lorsqu'ils étaient « aux affaires ». Ce n'est pas si vieux, qu'il s'agisse des « affaires » étrangères de la bourgeoisie ou de ses « affaires » intérieures.

Ces escarmouches bruyantes répètent un mauvais feuilleton déjà vu, dont ils espèrent qu'il leur évitera de s'engager sur quoi que ce soit.

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