Carsat - Aquitaine (service Carrière et Déclarations) : Débrayages et grèves pour les salaires10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Carsat - Aquitaine (service Carrière et Déclarations) : Débrayages et grèves pour les salaires

Mardi 8 février, lors de la journée nationale d'action de la Sécurité sociale, à l'assemblée générale de la Caisse d'assurance retraite et de santé au travail d'Aquitaine (Carsat, nouveau nom de l'ex-Caisse régionale d'assurance maladie d'Aquitaine), les employés du service Carrière et Déclarations sont intervenus. Ils voulaient informer l'assistance du mouvement qu'ils poursuivent depuis le 18 janvier pour réclamer une augmentation de 15 points de compétence (soit un peu plus de 100 euros) pour tous.

Une trentaine de salariés travaillent dans ce petit service de la Carsat (près de 1 000 employés au siège à Bordeaux). Ils ont choisi de mettre à profit la période de janvier-février où ils réceptionnent les déclarations annuelles des données sociales (DADS) produites par les employeurs.

C'est une période dure. Principalement parce que, pendant deux mois, il faut répondre au téléphone durant quatre heures par jour (mais en fonction du volume d'appels, ça peut être plus) à des questions souvent très complexes. Le temps de réponse souhaité est de trois minutes. Quand on a fini sa vacation téléphonique, on passe aux réponses par courrier, postal ou Internet. Le soir, tout le monde est lessivé.

Tout ce travail est très encadré. À partir de la surveillance informatique placée sur leur ordinateur, des analyses statistiques individuelles et collectives sont éditées quotidiennement. Les résultats sont conservés d'année en année, comparés et à chaque fois l'objectif à atteindre est plus élevé. Il faut traiter plus de Déclarations, plus de lignes salariés, dans un délai de plus en plus raccourci.

Les employés de Carrière et Déclarations ont donc décidé de passer à l'action. Ils ont retourné l'usage de l'instrument qui sert à les surveiller. Lorsque des pics d'appels téléphoniques apparaissent sur leurs écrans, ils débrayent et se réunissent pour préparer la suite. C'est ainsi qu'au bout de deux semaines de mouvement, un des derniers débrayages a totalement pris les responsables du service au dépourvu.

Les travailleurs ont également arrêté le travail pendant deux demi-journées, et une journée entière, plantant à l'entrée de la Carsat la banderole « En grève pour nos salaires ». Le 25 janvier, ils se sont invités en groupe à la réunion du Comité d'entreprise pour rappeler leur revendication. À midi, leur groupe a pris le repas au restaurant d'entreprise avec le brassard ou le bandeau « en grève ». Une collègue a improvisé une petite chanson se terminant par « en grève, en grève pour nos salaires », reprise en choeur et répétée par la tablée mais aussi applaudie par ceux qui venaient prendre le repas.

Bien sûr, il serait souhaitable que ce mouvement d'un petit service puisse s'étendre, mais il n'est pas dit que cela ne se produise pas parce que les employés de Déclarations et Carrière sont résolus et qu'ils ne sont pas les seuls à trouver qu'on leur en demande toujours plus sans aucune compensation salariale.

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