Hôpital Hôtel-Dieu de Paris : Pour la direction, la santé c'est celle de son budget10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Hôpital Hôtel-Dieu de Paris : Pour la direction, la santé c'est celle de son budget

Le gouvernement vient de restructurer ses 37 hôpitaux de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) en douze « Groupes hospitaliers ». L'Hôtel-Dieu de Paris est désormais regroupé avec les hôpitaux Cochin et Broca. Le but de la direction est de réaliser des économies, en personnel notamment, avec toutes les conséquences que cela implique sur les conditions de travail.

Par exemple, le magasin du matériel et les cuisines de l'Hôtel-Dieu ont déménagé à Cochin. C'est de là que tout est livré par coursier dans les autres hôpitaux du groupe hospitalier, au risque des bouchons et des retards possibles pour nourrir les patients. C'est la même chose pour les labos des examens, transférés eux-aussi à Cochin (sauf ceux des Urgences) : cela entraîne des délais plus longs pour avoir les résultats sur l'Hôtel-Dieu.

La même logique préside à la formation des « pôles » de soin. Les pôles, ce sont ces regroupements de services au sein d'un même hôpital, par exemple le pôle qui regroupe les services de Diabétologie, de Médecine interne et de Psychiatrie. Cela implique qu'à terme les soignants ne vont plus être positionnés dans un seul service comme aujourd'hui, mais seront amenés à tourner dans tous les services d'un pôle, en fonction des besoins. Or, il faut du temps avant de bien connaître un service, y compris sur le plan des soins spécifiques au service. Mais le seul souci de la direction est de nous rendre plus flexibles.

La charge de travail ne cesse de s'alourdir. On demande au personnel de faire de plus en plus de travail administratif : aux infirmiers désormais de s'occuper des commandes de matériel et de pharmacie, en plus de tout ce qu'ils ont à faire.

Tout cela intervient dans un contexte où la pression est grande pour faire des heures et des jours supplémentaires, déplacer ses repos, changer d'équipe, même si cela conduit à enchaîner deux prises de postes sans que les 12 heures minimum légales entre deux postes se soient écoulées.

Et de nombreux travailleurs de l'hôpital sont en contrats précaires, comme les aides-soignants, qui ne sont embauchés qu'en CDD et dont les stagiarisations se font au compte-gouttes.

Cette politique d'économies à tout-va se retrouve désormais dans tous les services publics du pays, et il est urgent qu'une réaction collective y mette un coup d'arrêt.

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