- Accueil
- Lutte ouvrière n°2219
- Martine Aubry en Afrique : Les aveux les moins doux
Leur société
Martine Aubry en Afrique : Les aveux les moins doux
À Dakar, depuis le 6 février, à l'occasion de la grand-messe de ce qui s'appelle « Forum social », chefs d'État ou ex-chefs d'État, hommes politiques de toutes tendances se mêlent, et se mettent en valeur afin de se donner des allures d'humanistes ouverts au monde.
Après tout, causer de la misère du monde n'a jamais fait de mal à personne... ni changé quoi que ce soit. Sauf que les grandes déclarations auxquelles se laissent aller certains sont bien révélatrices de ce qu'ils sont et de ce qu'ils envisagent pour l'avenir. Il en est ainsi de Martine Aubry.
La première secrétaire du Parti Socialiste, et possible candidate à l'élection présidentielle de 2012, a tenu à faire valoir sa connaissance de ce continent le plus pauvre du monde, et ses liens avec toute l'Afrique de l'Ouest. Et voici la vision du futur qu'elle a développée : « L'Europe et l'Afrique ont vraiment un chemin à parcourir ensemble pour mettre en place les bases d'une nouvelle civilisation. Nous devons créer un partenariat gagnant-gagnant comme ceux qui existent entre les États-Unis et l'Amérique du Sud... pour construire cet autre monde que les peuples réclament. »
Les rapports des États-Unis avec l'Amérique du Sud ? Ils reposent depuis longtemps sur le pillage des richesses de ce continent, sur la misère imposée à des centaines de millions d'hommes, de femmes et d'enfants, avec en toute première ligne les grandes firmes des USA. Sans oublier les opérations militaires et les soutiens aux dictatures.
Mais tout cela ressemble terriblement à ce que les Mitterrand, Chirac et Sarkozy ont poursuivi comme politique en Afrique, du temps d'ailleurs où Martine Aubry était ministre.
La confession de celle-ci ne vaut pas que pour l'Afrique, elle nous montre ce que pensent vraiment ces femmes et hommes d'État quand ils parlent de liberté et de solidarité.