Reims-Aérospace : Un début de riposte10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Reims-Aérospace : Un début de riposte

L'entreprise Reims-Aérospace a été mise en liquidation en décembre dernier. Depuis, un repreneur s'est fait connaître, mais il ne reprendrait que 85 salariés sur 200.

Lundi 31 janvier, la liste des postes supprimés a circulé dans l'entreprise. Ceux qui sont seuls sur leur poste de travail savent à quoi s'en tenir, mais les autres sont plus ou moins dans l'inconnu. D'écoeurement, presque personne n'a travaillé durant cette semaine-là.

La colère s'est manifestée jeudi 3 février lors de la visite du repreneur, la société Novaé Technology, dont le représentant a été accueilli par le rassemblement de tous les travailleurs à la porte de l'usine, avec des feux de palettes et des banderoles dénonçant les licenciements. Non content de vouloir licencier plus de la moitié de l'effectif, le nouvel actionnaire entend aussi supprimer le ramassage par bus, le restaurant d'entreprise et l'infirmerie. C'est peut-être ce régime drastique qui a inspiré le nouveau nom que devrait porter l'entreprise : « AeroLean », qui pourrait se traduire en français par « AéroMaigre » !

Le repreneur n'est donc pas considéré comme un sauveur. Bien des éléments indiquent au contraire que la reprise et derrière elle peut-être la liquidation ont été programmées par la direction actuelle de l'entreprise et Novaé. Ainsi, avant que la mise en liquidation soit décidée par le tribunal, le nom du directeur de production de Reims-Aerospace figurait déjà dans un organigramme du repreneur consultable sur Internet. De même, des photos des pièces fabriquées par RA illustraient une plaquette de présentation de Novaé, sans aucune référence à Reims-Aérospace. Tout se tramait donc derrière le dos des salariés, sans que ceux-ci en soient informés. Dans ces conditions, comment croire les repreneurs quand ils parlent d'un maintien même partiel de l'usine ?

Vendredi 4 février, les salariés ont voté leurs revendications en assemblée. Ils réclament entre autres, pour les licenciés, 50 000 euros d'indemnités supplémentaires aux indemnités légales, et que ceux qui conserveront leur emploi ne perdent ni sur les salaires ni sur les primes. Dans la foulée, ils sont allés faire un barrage filtrant sur la nationale qui passe devant l'entreprise, pour inviter notamment la population à se rendre à la journée « portes ouvertes » organisée le lendemain.

Cette journée a vu de nombreuses personnes, retraités de l'entreprise, proches et amis des salariés, travailleurs des environs, venir témoigner de leur soutien contre ce nouveau plan de licenciements. La maire de Reims et le président du Conseil régional ont eux aussi exprimé leur « solidarité » avec les salariés de Reims-Aérospace. Mais de la part des pouvoirs publics, les travailleurs attendent autre chose que de belles paroles, ils veulent que soient assurés aux licenciés des indemnités décentes et un futur emploi.

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