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- Lutte ouvrière n°2219
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Tati - Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) : Méfiez-vous des cadeaux patronaux !
Cinq salariées de chez Tati (sur les huit que compte ce magasin de vêtements de Noyelles-Godault) ont été licenciées fin janvier-début février pour « faute grave » avec le qualificatif de « cause réelle et sérieuse ». Celle-ci serait d'avoir utilisé des bons d'achat de 50 euros (deux, semble-t-il) dont la direction leur avait fait cadeau en fin d'année, non pas pour elles-mêmes, mais pour des proches, ce qui ne semblait pourtant nullement interdit.
La direction du magasin veut y voir une fraude et prétend que deux employées auraient échangé ces bons contre l'équivalent en argent liquide pris dans la caisse. Et comme trois autres employées auraient été au courant et ne seraient pas intervenues, elles ont été licenciées aussi.
Les salariées licenciées, écoeurées qu'on les traite de voleuses, déclarent que le motif invoqué par la direction (prise d'argent dans la caisse) est faux et archi-faux. Depuis l'annonce du licenciement, elles interviennent tous les jours par tract devant leur magasin, avec l'appui de la CGT, et ont entrepris de faire signer une pétition.
Elles ont même fait venir un huissier pour constater que Tati était ouvert le dimanche, comme c'est d'ailleurs écrit sur la porte « ouverture le dimanche de 14 h à 19 h ». Or ce magasin n'a pas eu de dérogation pour ouvrir ce jour-là, comme il le pratique pourtant depuis qu'il existe, sans que jamais les autorités aient eu l'air de le remarquer.
Pour le moment cinq salariées (dont certaines ont sept ans d'ancienneté) sont menacées de licenciement pour un prétendu préjudice de cent euros ! Elles ont évidemment porté l'affaire devant le tribunal des prud'hommes. Il n'est pas exclu que la direction ait simplement utilisé ce prétexte pour licencier et renouveler son personnel.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'un patron fait un cadeau, il faut donc se méfier... du moins lorsqu'on est une simple salariée. Quand c'est un ou une ministre à qui un patron offre un voyage gratuit en avion privé, il n'y a pas de problème.