Toyota - Onnaing (Nord) : Pour avoir refusé des heures supplémentaires... au volontariat ! Des sanctions inadmissibles10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Toyota - Onnaing (Nord) : Pour avoir refusé des heures supplémentaires... au volontariat ! Des sanctions inadmissibles

En janvier 2010, une petite dizaine d'ouvriers de Toyota, tous syndiqués à la CGT ou à FO et travaillant sur une ligne en bout d'assemblage, avaient refusé de faire quelques heures supplémentaires au volontariat.

En 2009, certains d'entre eux avaient cumulé jusqu'à 160 heures supplémentaires. En « remerciement de leur travail », mais surtout pour pointer du doigt leur engagement syndical, ils n'ont été notés que 1 ou 2 sur une note maximum de 4 pour leur « implication et leur présentéisme »... une note qui conditionne l'augmentation annuelle.

C'était une provocation de la direction, alors pourquoi auraient-ils continué à faire des heures au volontariat, en plus des heures obligatoires qu'ils faisaient bien sûr ?

La direction de l'usine n'a pas supporté qu'une poignée d'ouvriers lui résiste. Elle a décrété que ces heures supplémentaires devenaient « obligatoires » et sa réponse a été brutale : de 1 à 9 jours de mise à pied avec perte de salaire pour tous et le licenciement pour deux syndiqués CGT. Elle a aussi monté une demande de licenciement contre Guy Ferret, délégué du personnel suppléant CGT.

Fin août, après une longue enquête dans l'usine, l'inspection du travail refusait très clairement le licenciement de Guy, et donnait implicitement raison à tous les autres : les heures supplémentaires sur cette ligne pouvaient être considérées comme du volontariat... et donc être refusées individuellement ! Mais les directeurs de Toyota sont allés pleurer auprès du ministre de Sarkozy pour faire casser la décision de l'inspection du travail et essayer encore une fois de licencier Guy.

Le 13 janvier dernier, la CGT de l'usine a organisé une conférence pour dénoncer ces mauvais coups. Des responsables locaux et le secrétaire général de l'Union Départementale CGT du Nord sont venus y apporter leur soutien aux sanctionnés de Toyota.

Le vice-président du Conseil général du Nord et maire PCF de Marly, Fabien Thieme, est venu également les soutenir, interpellant le ministre, de même qu'un député PCF du Nord, Jean-Jacques Candelier.

Pour le moment, le tribunal des prud'hommes de Valenciennes a rejeté la procédure en référé déposée par les travailleurs sanctionnés et propose de renvoyer l'affaire en jugement « sur le fond ». Le ministre du Travail, lui, n'a toujours pas donné sa décision.

Quelle que soit l'issue de cette affaire, il est scandaleux que des patrons puissent aujourd'hui sanctionner et licencier des travailleurs sous prétexte qu'ils n'auraient pas effectué des heures supplémentaires !

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