Lycée Paul-Éluard (Saint-Denis) : Un mouvement qui sait vaincre les obstacles28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Le mouvement au jour le jour

Lycée Paul-Éluard (Saint-Denis) : Un mouvement qui sait vaincre les obstacles

Au lycée Paul-Éluard de Saint-Denis, une minorité d'enseignants avaient engagé un mouvement de grève contre la réforme des retraites. Les lycéens, eux, se sont lancés dans l'action à partir du jeudi 14 octobre en bloquant le lycée.

Ce blocage a été maintenu jusqu'au vendredi des congés. Le lycée est devenu le point de ralliement des établissements de la commune et des villes avoisinantes.

Malheureusement, dès le premier jour du blocage, les lycéens se sont trouvés confrontés à l'arrivée de bandes de jeunes profitant de l'occasion pour chercher « la casse ». Pendant plusieurs jours, le même scénario se répéta : ils s'emparaient des poubelles qui servaient au blocage devant le lycée, pour ensuite les placer au milieu de l'avenue et y mettre le feu, n'hésitant pas à frapper les organisateurs du mouvement qui pouvaient s'opposer à eux. Cela provoquait aussitôt la venue des policiers en tout genre, à pied, à cheval, en hélicoptère. Nombre de voitures furent cassées et brûlées. Les jets de pierres contre les CRS et la BAC provoquaient aussitôt leur charge. Des centaines de lycéens étaient ensuite curieusement canalisés vers le centre-ville, et non vers la périphérie, permettant aux casseurs de s'adonner pendant plusieurs jours au pillage des magasins... pendant que d'autres jeunes défilaient, criant parfois des slogans, dans la plus grande confusion.

Pendant plusieurs jours, les lycéens les plus responsables et les plus soucieux de l'intérêt du mouvement, tout en déplorant la tournure que prenaient les événements, restaient impuissants face à ces jeunes organisés et très violents. Mais petit à petit, au travers de plusieurs réunions à l'université voisine, avec l'aide d'étudiants et de professeurs soucieux de les aider à s'organiser, s'est mise en place une coordination représentant sept établissements et réunissant une cinquantaine de lycéens. Une stratégie fut élaborée pour développer le mouvement et ne pas le laisser détourner par les « casseurs », des tracts ont été rédigés, des comités d'organisation mis en place. La participation à des manifestations avec les salariés ou les étudiants a ainsi été planifiée.

Pendant les vacances, les lycéens ont prévu de rester mobilisés et ils sont très déterminés à repartir en lutte à la rentrée.

Partager