Clichy-sous-Bois 2005 : Le parquet veut étouffer l'affaire28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Clichy-sous-Bois 2005 : Le parquet veut étouffer l'affaire

Cinq ans après la mort de deux adolescents qui, poursuivis par des policiers, s'étaient réfugiés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le parquet de Bobigny a fait appel de la décision des juges d'instruction de renvoyer deux policiers impliqués dans ce drame devant un tribunal correctionnel.

Début septembre, la même procureure avait déjà requis un non-lieu à l'encontre des deux policiers, mis en examen pour non-assistance à personne en danger... « faute de charges suffisantes ». Pourtant, un enregistrement radio avait montré qu'au moins un policier présent avait vu les jeunes entrer sur le terrain EDF et était conscient des risques d'électrocution qu'ils couraient. Il n'avait pas réagi, pas plus que la policière stagiaire présente ce soir-là au standard, qui n'avait pas appelé les secours.

Les deux juges d'instruction chargés du dossier étaient passés outre le souhait de la procureure d'étouffer toute l'affaire par un non-lieu. Cette dernière est donc revenue à la charge, refusant par son geste un procès public où les faits pourraient être exposés et la responsabilité des policiers débattue devant les familles. La mort de deux jeunes de banlieue, qui n'avaient rien fait d'autre que de se trouver au mauvais endroit à un moment où les policiers cherchaient des coupables, n'intéresse pas la représentante de l'État.

Un des avocats des familles a déploré la « complaisance » ainsi montrée en voulant couvrir d'un voile opaque les actes de policiers. Le mot est encore faible !

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