Pour faire reconnaître leurs droits : Les sans-papiers occupent la Cité de l'immigration à Paris28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Pour faire reconnaître leurs droits : Les sans-papiers occupent la Cité de l'immigration à Paris

Près de 500 travailleurs sans papiers poursuivent l'occupation de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, porte Dorée à Paris, qu'ils avaient entamée le 7 octobre avec le soutien de la CGT et d'associations. Ils réclament leur régularisation et l'application des accords de juin 2010.

Après huit mois d'une grève qui avait été suivie par plus de 6 000 sans-papiers, le gouvernement avait finalement signé un accord. Des critères de régularisation un peu moins restrictifs avaient été acceptés, qui devaient être appliqués de la même manière dans toutes les préfectures, alors que jusque-là l'attitude différente d'un département à l'autre transformait la demande de régularisation en un véritable casse-tête administratif. Ainsi, en Île-de-France, mais aussi dans de nombreux autres départements, des travailleurs continuent à lutter pour obtenir leurs papiers.

L'accord de juin 2010 prévoyait, d'ici au 31 mars 2011, la régularisation des sans-papiers disposant d'une promesse d'embauche et justifiant de douze mois d'activité dans les dix-huit derniers mois, et non plus dans les douze derniers comme avant l'accord. Pour les intérimaires la période était portée à 24 mois et chez plusieurs employeurs successifs. Quant aux travailleurs employés dans les services à la personne, où les femmes sont nombreuses, ils devront justifier d'une promesse d'embauche d'au moins 20 heures par semaine complétée par d'autres travaux permettant d'atteindre un salaire du niveau du smic.

Mais à ce jour les préfectures n'ont délivré que 58 autorisations provisoires de séjour, alors que 1870 dossiers ont été déposés. Tous les autres dossiers sont bloqués ou ont été renvoyés à leur expéditeur, sous prétexte qu'ils seraient incomplets. Le blocage est bien sûr plus politique qu'administratif. Les quelques concessions faites en juin 2010 ont sans doute paru encore trop importantes à certains, au moment même où Besson, le ministre de l'Immigration, faisait voter une nouvelle loi au Parlement.

En occupant la Cité de l'immigration, les travailleurs sans papiers et leurs familles montrent que leur détermination ne faiblit pas et qu'ils sont bien décidés à lutter contre la situation scandaleuse qui leur est faite. Ils vivent ici, ils travaillent ici, ils payent des impôts ici, ils doivent être régularisés. Défendre aujourd'hui les droits des travailleurs sans papiers, cela veut dire tout simplement défendre les droits de travailleurs qui font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays.

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