Télémédecine : Bachelot.com ?28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Télémédecine : Bachelot.com ?

Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, a annoncé la signature des décrets qui permettront dès 2011 la télémédecine, terme qui regroupe tous les « actes médicaux réalisés à distance ».

Que l'on utilise des moyens de communication comme Internet pour communiquer des résultats d'analyses médicales par exemple, c'est logique et d'ailleurs cela se fait déjà. Comme c'est un progrès de pouvoir surveiller à distance un malade cardiaque avec la possibilité d'envoyer à son cardiologue un ECG (électrocardiogramme) en cas de douleur dans le thorax.

Mais, et c'est la « nouveauté » dont se félicite Roselyne Bachelot, que penser d'une téléconsultation censée permettre à un médecin de poser à distance un diagnostic et de prescrire un traitement ? Que fera ce médecin devant sa webcam et son ordinateur, si le malade se plaint d'un mal de ventre ou d'une douleur dans le thorax ? Il sera bien en peine de faire une palpation ou une auscultation, sans parler de lui prendre la tension. Et le « télémédecin » sera bien obligé de renvoyer le malade à une consultation classique avec un médecin en chair et en os pour ne pas passer à côté d'un infarctus du myocarde ou d'une appendicite.

Et quand Roselyne Bachelot se félicite d'apporter avec la télémédecine « une solution au problème de la démographie médicale », c'est encore plus risible. Une première réponse à l'absence de médecins dans certaines régions, ce serait d'abord d'en former davantage, ce qui n'est pas possible aujourd'hui du fait d'un numerus clausus (la sélection dans les études de médecine) si sévère que certains experts annoncent une pénurie de médecins dans les années à venir... à l'échelle de tout le pays. De plus, Roselyne Bachelot se garde bien de dire que, si désert médical il y a, c'est aussi le résultat de la politique de son gouvernement qui ferme les hôpitaux et les maternités de proximité sous prétexte d'une activité trop faible.

Alors, si remplacer un médecin par un clic de souris fait partie du progrès, c'est du progrès à reculons.

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