Entreprise Payen (Ardèche) : Le blocage interdit les licenciements28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Entreprise Payen (Ardèche) : Le blocage interdit les licenciements

Lorsque la directrice de l'usine Payen a annoncé le 28 septembre un plan de suppression de 34 emplois sur le site de Saint-Julien-Saint-Alban, elle ne s'attendait pas du tout à la réaction des salariés concernés.

Dans cette entreprise familiale et paternaliste, qui compte 240 salariés sur ses trois sites de production ardéchois, un des fleurons de ce qu'il reste du textile dans la région, ce que décidait Pierre Payen a longtemps été considéré comme un ordre auquel on ne peut pas désobéir. Et pourtant, ce jour-là, les ouvrières - car il s'agit en majorité de femmes - ne baissent pas la tête et décident de bloquer l'entrée de l'usine pour exiger le retrait du plan de licenciements.

Présents en tête de cortège lors des manifestations sur les retraites, les travailleurs de Payen se font voir et entendre, et ne laissent entrer dans l'usine que le personnel, bloquant toutes les entrées et sorties de matériel, se relayant jour et nuit pour empêcher le passage des camions. Entraînés dans un blocage qui dure, et malgré les craintes, ils ne cèdent pas lorsque le juge des référés déclare le 13 octobre le blocage illégal, ce qui permettait à la direction de demander une éventuelle intervention des forces de l'ordre (qui n'a jamais eu lieu).

La détermination des grévistes a finalement payé puisque, après vingt-trois jours de blocage, la direction a annoncé qu'elle retirait son plan. La manifestation de soutien du 21 octobre, organisée par la CGT, s'est donc transformée en fête de victoire, et c'est le sourire aux lèvres et les yeux embués de larmes que la reprise du travail et l'ouverture des grilles étaient votées par les grévistes, sous les applaudissements d'une foule de manifestants comme Saint-Julien en a rarement connu.

Victorieux mais conscients des difficultés et des menaces, les travailleurs de Payen avaient d'abord emmené la manifestation aux portes de deux autres usines de textile du village, Milliken et Contifibre, pour témoigner de la nécessaire solidarité entre travailleurs. Cet état d'esprit et l'expérience accumulée seront des points d'appui pour les autres combats à mener, à commencer par les retraites.

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