Espagne : Zapatero change le gouvernement... pour mener la même politique28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Espagne : Zapatero change le gouvernement... pour mener la même politique

La grève générale de 24 heures du 29 septembre avait été marquée en Espagne par des manifestations massives. Les mesures antiouvrières de Zapatero sont désapprouvées par une fraction croissante de l'opinion, comme le montrent divers sondages évaluant sa cote de popularité à quelque 21 %.

Alors, à deux ans des élections législatives de 2012, en procédant le 20 octobre à un remaniement ministériel, le chef du gouvernement socialiste espagnol a voulu donner un signal fort aux mécontents.

Mais ce remaniement ministériel s'adresse avant tout à la classe politique. Il vise à présenter le nouveau gouvernement comme une équipe expérimentée et ferme, issue de l'équipe du PSOE dont le dirigeant d'alors, Felipe Gonzalez, avait dirigé le pays de 1982 à 1996. Le sens des responsabilités de ces politiciens socialistes vis-à-vis des possédants ne fait pas de doute.

Ministre de l'Intérieur jusqu'à maintenant, Alfredo Perez Rubalcada devient ainsi le numéro deux du gouvernement et le successeur possible de Zaparero. Il incarne la fermeté accrue vis-à-vis de l'organisation nationaliste basque séparatiste ETA, que les gouvernements successifs ont cherché à démanteler.

Quant au nouveau ministre du Travail et de l'Immigration, Valeriano Gomez, ancien responsable du syndicat UGT, lié aux instances dirigeantes du PSOE à l'époque de Felipe Gonzalez il y a quelque vingt ans, il aura pour tâche de neutraliser la grogne des milieux syndicalistes face aux attaques contre le monde du travail et de faire taire le mécontentement croissant des classes populaires.

Avec 20 % de chômeurs, une réforme du droit du travail qui facilite le recours aux licenciements, la baisse des salaires des fonctionnaires, les économies dans le secteur public, Zapatero et le gouvernement précédent ont fait payer la crise aux classes populaires tout en distribuant des milliards aux banquiers, aux grands groupes capitalistes. La nouvelle version du gouvernement Zapatero a pour mission de poursuivre dans le même sens, c'est-à-dire de continuer à semer la misère. Jusqu'à ce qu'il récolte vraiment la colère. Car en Espagne, comme en France ou ailleurs, il n'y a pas d'autre issue pour changer le cours des choses.

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