Triage SNCF de Gevrey (Côte d'Or) : En lutte contre le projet de fermeture28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Triage SNCF de Gevrey (Côte d'Or) : En lutte contre le projet de fermeture

La SNCF avait annoncé depuis longtemps la fin du triage par gravité à Gevrey-Chambertin, près de Dijon. À l'approche de l'échéance, les travailleurs ont décidé de réagir contre ce projet.

Après avoir programmé en 2008 la fermeture totale du site, la direction s'était ravisée, décidant de le maintenir. En 2009, elle annonçait la fin du triage à la gravité prévue pour juillet 2010, pour finalement la repousser à décembre prochain.

Durant toute cette période, la SNCF fit baisser le trafic fret : développement du transport par la route, déviations de trajets vers les gares de triage de Woippy et de Sibelin. À terme, le trafic passerait de 900 wagons par 24 heures aujourd'hui à 100 en 2011, avec des situations aberrantes. Par exemple la SNCF en arrive à faire transporter ses propres essieux... par la route, via ses filiales Calberson ou Geodis ! Cela pose aussi des problèmes à certaines grandes entreprises clientes, comme Peugeot qui voit maintenant ses voitures déviées vers le nord, avant de redescendre sur le marché italien.

Ces derniers mois, le moral n'était pas vraiment à la lutte. Mais le mouvement contre la réforme des retraites a changé la donne. Un premier débrayage spontané a eu lieu le 14 septembre, après que la direction a annoncé la suppression de 112 postes (sur 150) d'ici la mi-décembre. Puis nous avons appris que, tous comptes faits, ce ne seront pas 112 emplois supprimés, mais presque 200 d'ici 2011.

La colère est donc montée d'un cran. Lundi 11 octobre, le directeur du Fret grand-Est a dû s'expliquer devant 110 cheminots et entendre des questions du genre : « C'est quoi votre boulot de cheminot ? Vous êtes payé pour rafler des marchés pour le Fret, ou pour le liquider ? »

Au soir du 11 octobre, la direction a brandi des menaces de sanction alors que commençait le préavis de grève nationale contre la réforme des retraites. Aucun train n'est sorti du triage et, pour la grève du 12 octobre, nous étions 71 % de grévistes à l'Exécution, le plus fort taux de la région Bourgogne. L'assemblée générale a décidé de poursuivre la grève qui est chaque jour revotée.

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