Draguignan : Le gendarme s'autorise à tuer30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Draguignan : Le gendarme s'autorise à tuer

Un jeune gitan de 27 ans a été tué vendredi 23 mai par un gendarme après s'être échappé de la gendarmerie de Draguignan, en ayant sauté par une fenêtre. Le gendarme a tiré à sept reprises et le fugitif, touché par trois balles, est mort dans le parc d'une école privée voisine.

Dimanche 25 mai, le procureur de la République avait ouvert une information pour " homicide volontaire ", tandis que le gendarme était suspendu par sa hiérarchie, à la demande du ministre de la Défense. Mais les juges d'instruction ont finalement opté pour la qualification de " coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ". Quant à l'avocat du gendarme, il a déclaré que celui-ci avait " fait usage de son arme conformément au code de la défense ".

Il est malheureusement vrai qu'un décret de 1903 autorise un gendarme, après avoir fait des sommations, à ouvrir le feu sur une personne cherchant à s'échapper, alors qu'un policier, n'étant pas un militaire, ne peut en principe tirer qu'en cas de légitime défense. Cette autorisation spécifique à la gendarmerie a été d'ailleurs largement utilisée au début du 20e siècle, notamment quand Clémenceau, alors président du Conseil et ministre de l'Intérieur depuis 1906, envoyait les gendarmes et la troupe briser les grèves, faisant notamment six morts en 1908 à Vigneux et à Villeneuve- Saint-Georges en banlieue parisienne. Une simple demande de se disperser précédait l'ouverture du feu.

Devant l'annonce du drame, des incidents ont éclaté dimanche 25 mai à Draguignan, les proches de la victime laissant éclater leur colère. Un des leurs est mort, alors qu'il ne menaçait personne, parce qu'un " gardien de l'ordre " s'est senti autorisé à le cribler de balles.

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