Mardi 27 mai, après huit jours de grève, les travailleurs de l'entreprise pharmaceutique AstraZeneca de Dunkerque ont obtenu presque tout ce qu'ils demandaient : 100 euros brut d'augmentation et une indemnité supra-légale de départ ou de licenciement pouvant aller jusqu'à 30 mois de salaire, salaire brut et primes comprises, pour celles et ceux dont l'emploi serait supprimé en octobre 2009 à la suite de la délocalisation d'une production en Inde.

C'est le premier mouvement d'une telle ampleur avec 70 % de grévistes sur 600 personnes à l'effectif, depuis la création de l'usine en 1991. Au piquet de grève, il y a eu en permanence quelques dizaines, voire une centaine de grévistes et quelques travailleurs d'autres entreprises. Vendredi 23 mai, le directeur des ressources humaines est sorti justifier la politique de la direction... au moment de l'arrivée d'une centaine de marins-pêcheurs. Devant le personnel et les marins il s'est trouvé vite à bout d'arguments et a préféré filer !

Lundi 26, la direction a obtenu du tribunal des référés de Dunkerque la levée du blocage de l'entrée principale. Mais de toute façon, la production étant à l'arrêt, cette décision en faveur des patrons était un coup d'épée dans l'eau, et le lendemain matin la grève était toujours aussi forte. Alors la direction, qui pour un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros a distribué l'an passé 760 millions aux actionnaires et qui prétendait au début de la grève qu'il n'y avait pas d'argent, a finalement reculé.

Les grévistes ont voté le protocole d'accord et célébré leur victoire en chantant l'Internationale.