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- Lutte ouvrière n°2078
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Leur société
Marins-pêcheurs : Le mouvement continue
Mercredi 22 mai le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, croyait s'être tiré à bon compte du mouvement des marins-pêcheurs. Leurs représentants acceptaient son plan et partaient le défendre devant les marins en colère. Ils affirmaient alors à qui voulait les entendre que satisfaction avait été obtenue et que le gazole reviendrait désormais à 40 centimes d'euro le litre, même si son prix de marché était de 70 centimes.
Mais les marins avaient toutes les raisons d'être méfiants. C'étaient le même président, le même ministre... et les mêmes représentants qui leur avaient garanti le gazole à 30 centimes en novembre 2007. Devant la complexité du mécanisme de compensation du prix du gazole proposé par le gouvernement, de nombreux pêcheurs exigent désormais la garantie la plus simple : payer le carburant 40 centimes le litre tout de suite et sans limitation de temps !
Après un temps d'hésitation le mouvement, ainsi que les actions coup de poing, ont donc repris dans de nombreux ports de pêche. Des raffineries ont été bloquées dans le Midi et en Normandie, des ferries dans le Nord, des hypermarchés dans le Pas-de-Calais, des routes un peu partout.
Le mouvement semble aussi s'approfondir car les marins-pêcheurs de différents ports se réunissent, parcourant de longues distances pour discuter de leurs problèmes communs et des suites de la lutte. Ceux du Languedoc-Roussillon et de Provence se sont regroupés à Sète, ceux de la Manche à Dieppe. Au Guilvinec, en Bretagne, 301 marins sur 508 présents ont reconduit la grève contre l'avis de leurs représentants.
Une réunion s'est même tenue dimanche 25 mai en Italie au cours de laquelle des marins d'Italie, de France, d'Espagne et du Portugal ont discuté d'une action commune, alors qu'une grève a commencé lundi 26 dans trois ports de Catalogne.
Pour l'instant le gouvernement se contente d'attendre et d'envoyer des CRS. Mais si le mouvement continue à s'étendre, on verra sans doute une troisième mouture du plan Barnier pour la pêche. Et ce qui semble " impossible " aujourd'hui, payer le gazole en dessous du sacro-saint cours du marché, le deviendra peut-être.