RIC (Vierzon) : Un jeune ouvrier mort au travail30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RIC (Vierzon) : Un jeune ouvrier mort au travail

Mercredi 14 mai après-midi un jeune travailleur de 26 ans a été tué dans l'immense dépôt de la société RIC, dans la zone industrielle des Forges à Vierzon, à la suite de l'explosion d'un obus. Les travailleurs les plus proches ont été soufflés.

La RIC est une entreprise de récupération, contrôlée depuis peu par Veolia, qui s'est considérablement agrandie ces dernières années. À Vierzon, sur le site d'origine, qui a l'aspect d'une " casse ", sont découpés, cassés, réduits en morceaux et récupérés toutes sortes d'objets en métal.

Au moment du drame, ce sont des travailleurs turcs d'une entreprise sous-traitante venue de la région de Nancy qui se chargeaient de la découpe au chalumeau des milliers d'obus sans ogive entassés dans l'enceinte emplie de ferrailles et de métaux. Cette entreprise, payée à la tonne, avait évidemment tout intérêt à ce que le maximum d'obus soient découpés dans le minimum de temps.

Le matin, une petite explosion d'un obus avait alerté les travailleurs. Mais ils furent incités à continuer le travail... jusqu'à ce qu'un autre obus explose violemment, faisant une victime, ce jeune travailleur turc.

La justice est saisie. Les interrogations sont nombreuses parmi les travailleurs de la ville : d'où sortent ces obus ? Sont-ils démilitarisés ? Pourquoi a-t-on continué à faire travailler l'équipe après une première explosion ? Comment travaillent les entreprises sous-traitantes ? Quelle production impose Veolia ?

Ce dont les travailleurs de la RIC et de la zone industrielle sont convaincus, eux, c'est que les conditions de travail ont conduit au drame. Sur ce chantier de récupération, le travail doit être fait vite, en traitant le plus gros tonnage possible dans les délais imposés. Tous les grands groupes financiers comme Veolia sont à l'affût d'entreprises comme la RIC qui leur rapportent sans doute très gros. Ils ne se préoccupent que d'une seule chose : la façon dont les bénéfices rentrent. C'est cela qui a tué.

Pour ceux qui, sur les chantiers, nous poussent à une productivité maximum et pour ceux qui tirent les marrons du feu, dirigeants et actionnaires, la vie d'un travailleur compte moins que les profits !

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