STMicroelectronics (Grenoble) : Prenez vos congés... quand c'est bon pour le bilan !30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics (Grenoble) : Prenez vos congés... quand c'est bon pour le bilan !

Chez STMicroelectronics, une des dernières trouvailles de la direction est de demander aux salariés de prendre le maximum de congés chaque trimestre. Cela permet de " dé-provisionner " l'argent que représente le paiement de ces congés payés afin qu'il n'apparaisse pas au bilan et ne le grève pas, paraît-il !

Telle est donc la dernière subtilité comptable du patron. STMicroelectronics compte environ 45 000 salariés dans le monde dont une dizaine de milliers en France, pour fabriquer des composants semi-conducteurs. Coté au CAC 40, il doit soumettre son bilan chaque trimestre au marché mondial et les membres du conseil d'administration essaient ainsi de le satisfaire.

À Grenoble, la direction a donc demandé le 16 mai à tout le personnel, hors production, de prendre huit jours de congé au deuxième trimestre, et ceci par une note comminatoire. Cela a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : après le quasi-blocage des salaires, qui n'ont pas augmenté autant que l'inflation, on nous dit comment prendre nos congés !

Lundi 19 mai, les syndicats ont réagi par des tracts et une pétition, la CGT, quant à elle, a organisé une assemblée générale. Sur les 2 400 salariés du site, essentiellement des ingénieurs, les plus de 300 présents ont crié des slogans tels " Libérez nos congés ", " Des congés pour les salariés, pas pour satisfaire les actionnaires ! " Puis ils sont partis en manifestation dans le site en passant par les halls de deux des principaux bâtiments, se faisant largement entendre au passage. Et c'est à environ 150 qu'ils ont terminé à l'étage de la DRH, plus bruyants encore, tapant des pieds et des mains. Les membres de la DRH se sont sentis obligés de sortir de leurs bureaux pour nous faire savoir qu'ils nous avaient entendus mais que la décision ne dépend pas d'eux, etc.

Nous sommes repartis en scandant nos slogans, nous réunissant dehors, déterminés à nous retrouver dès le vendredi suivant. Depuis, la direction a fait paraître une note adoucie et la hiérarchie semble vouloir ne pas faire de vagues auprès des salariés. Elle semble avoir décidé de nous laisser tranquilles pour nos congés...

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