Non a la loi antichômeurs !30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non a la loi antichômeurs !

Le projet de loi sur le contrôle des chômeurs doit être présenté au Parlement avant l'été. Il s'agit de forcer les chômeurs à accepter n'importe quel emploi, même mal payé et loin de chez eux. Ainsi, la pression sur les chômeurs serait aussi une pression sur l'ensemble des salaires, au plus grand profit du patronat.

Le gouvernement a fait dans le projet quelques concessions au sujet de ce qu'il nomme " l'offre raisonnable d'emploi ", puisqu'il a prévu que celle-ci soit " adaptée à la formation, aux qualifications et à la situation personnelle et familiale du chômeur " ainsi qu'à " la situation du marché du travail local ". Il maintient cependant le principe de sanctions à l'encontre des chômeurs qui pourraient être radiés s'ils refusaient deux de ces offres dites " raisonnables ".

Si ce projet de loi est voté, pendant les trois premiers mois de chômage, le demandeur d'emploi sera contraint d'accepter tout emploi payé au niveau de son ancien salaire. Ensuite, entre trois et six mois de chômage, sera considérée comme " raisonnable " toute offre d'emploi payée à 95 % de l'ancien salaire, et 85 % au bout de six mois, avec un trajet maximal de 60 kilomètres ou deux heures de transports en commun par jour. Au bout d'un an de chômage, cela s'aggravera encore puisque les demandeurs d'emploi pourraient être contraints d'accepter tout emploi rémunéré à la hauteur du revenu de remplacement versé par les Assedic (ou l'État s'ils sont en fin de droits), et ils ne toucheraient plus alors, au mieux, que 57,4 % de leur salaire brut antérieur.

De plus, ce projet de loi ne fait aucune distinction entre toutes les formes de contrats, une mission d'intérim de quelques jours pouvant alors être jugée aussi valable qu'un CDI.

Pour combattre le chômage, il faudrait d'abord s'en prendre aux patrons, à commencer par les plus grands, en leur interdisant de licencier, et aussi prendre sur leurs profits colossaux pour permettre à l'État de créer des emplois. Au lieu de cela, ce gouvernement au service des possédants s'en prend aux chômeurs, c'est plus facile et plus démagogique.

Ce projet de loi antichômeurs est une attaque de plus contre le niveau de vie et les droits des travailleurs, pour le seul bénéfice des patrons qui disposeront d'une main-d'oeuvre encore meilleur marché. Il rejoint en cela les autres prétendues " réformes " du gouvernement, qui ne sont que des remises en cause des droits des travailleurs et des chômeurs.

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