Angola - Sarkozy en visite : Qu'importe la dictature s'il y a du profit en vue30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Angola - Sarkozy en visite : Qu'importe la dictature s'il y a du profit en vue

Sarkozy a fait le 23 mai une visite de quelques heures en Angola. Objectif affiché : tourner la page de l'Angolagate, un scandale autour d'un important trafic d'armes entre 1993 et 2000 à destination de l'Angola, alors en pleine guerre civile avec les rebelles de l'Unita.

Dans le cadre de cette affaire qui a jeté un froid dans les relations entre les deux pays depuis dix ans, plusieurs personnalités politiques françaises comme Jean-Christophe Mitterrand, Jacques Attali, Charles Pasqua et l'ex-préfet Jean-Charles Marchiani, soupçonnées d'avoir touché d'importantes commissions, devraient prochainement comparaître devant la justice. Des personnalités angolaises, proches de l'actuel président Eduardo Dos Santos, ont également été citées, mais la justice française a récemment et opportunément abandonné toute poursuite à leur encontre.

Sarkozy n'a pas caché que sa volonté de renouer avec le régime angolais est loin d'être désintéressée. En effet, l'Angola figure au deuxième rang des pays producteurs de pétrole d'Afrique derrière le Nigeria et possède, selon les spécialistes, d'immenses réserves pétrolières. Il est en outre le cinquième producteur mondial de diamants. Enfin, le pays sort de vingt-sept ans de guerre civile et le marché de la reconstruction laisse miroiter de juteux contrats pour les groupes français.

À commencer par Total qui, déjà présent sur ce marché, souhaite devenir dans un délai de deux ou trois ans le premier des opérateurs pétroliers dans ce pays. Sont également sur les rangs, Thalès qui a signé un contrat de 140 millions d'euros visant à fournir un système de télécommunications civiles et militaires, et Bolloré - l'ami de Sarkozy qui ne lui refuse ni son yacht, ni son avion pour son usage privé - qui souhaite pour sa part mettre la main sur la modernisation et la gestion du port de Luanda. Areva espère décrocher des droits d'exploration de gisement d'uranium dans le sud, enfin la Société Générale vient d'accorder aux autorités angolaises un crédit de 300 millions de dollars destinés au financement des échanges entre les deux pays.

Et il importe peu à Sarkozy et aux représentants des grands groupes qui l'ont accompagné que le régime de Dos Santos soit corrompu jusqu'à l'os et que la population de l'Angola vive dans la misère. Leur préoccupation, c'est de renforcer leur participation au pillage des richesses de ce pays et d'en tirer de plantureux profits.

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