Prix des carburants : La poule aux oeufs d'or des trusts pétroliers et de l'État30/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2078.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix des carburants : La poule aux oeufs d'or des trusts pétroliers et de l'État

Mardi 27 mai Sarkozy, interrogé sur le prix des carburants, a déclaré que " ça ne va pas s'arranger ". Ce pronostic original reprenait celui fait la semaine précédente par le PDG de Total lui-même. Ce dernier, tout en déplorant la hausse des cours " exagérée par la spéculation ", ne voyait pas de moyen d'y mettre fin.

Ce dirigeant d'un des principaux trusts pétroliers négligeait toutefois d'ajouter que les pétroliers sont eux-mêmes les premiers acteurs et les premiers bénéficiaires de la spéculation. Total, par exemple, a fait plus de douze milliards d'euros de profit l'an passé.

Sarkozy n'a pas dit un mot de ces gains monstrueux, véritable rente de situation répartie entre quelques groupes privés, leurs dirigeants et leurs actionnaires. Mais il a bien fallu qu'il réponde sur les quelque 65 % de taxes que l'État perçoit sur les carburants et qu'il explique pourquoi il serait impossible de les réduire pour faire baisser le prix à la pompe. " Je ne vais pas prendre sur l'impôt des Français pour subventionner le pétrole ", a déclaré le président. Son ministre Woerth avait quant à lui affirmé que " baisser la fiscalité inciterait à la consommation ", ce qui serait mauvais pour l'écologie.

La défense des contribuables et de l'écologie ont bon dos ! Si l'État ne veut pas se passer des 25 milliards que représentent les taxes sur les carburants, c'est parce qu'il les a déjà distribués sous forme de cadeaux aux plus riches.

Quelques mesurettes ont été annoncées par Sarkozy, comme une prime à la cuve de 200 euros et une tarification spéciale du gaz, pour les familles les plus pauvres se chauffant au fioul ou au gaz. Elles seront financées par les seules recettes supplémentaires de TVA engendrées par l'augmentation des prix du carburant. Elles ne régleront évidemment rien et n'empêcheront pas la hausse des prix du carburant de retomber sur la masse de la population. Beaucoup d'entreprises feront payer aux consommateurs la hausse de leur facture de carburant par l'augmentation des prix. Celles qui ne le peuvent pas, comme nombre de marins-pêcheurs, de petites sociétés de transport, certains agriculteurs, etc., seront peut-être acculés à la faillite. Quant aux millions de travailleurs qui sont contraints d'utiliser leur véhicule pour aller travailler, aux millions de familles des grandes banlieues et des petites villes qui ne peuvent pas s'en passer dans la vie quotidienne, ils verront leurs revenus de plus en plus amputés.

À tous ceux-là, et ils sont l'immense majorité, Total et Sarkozy ne proposent que de payer encore et toujours, directement et indirectement, pour augmenter les profits des capitalistes.

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