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Dans les entreprises
Séphora : une odeur d’exploitation
L’enseigne de parfumerie Séphora a réussi, début octobre, à faire approuver à ses salariés l’ouverture de son magasin parisien des Champs-Élysées en soirée, de 21 heures à minuit.
Pourtant la direction de Séphora ne fait pas mieux que le minimum légal : les heures de nuit ne sont majorées qu’à 100 %, alors que chez le voisin Marionnaud elles le sont à 115 %. De même l’aide pour les frais de garde d’enfants, 12 euros par heure, est tout à fait insuffisante.
Si la direction de Séphora a pu finir par imposer le travail de nuit, après avoir essayé de le faire pendant des années, c’est surtout grâce à l’aide du gouvernement. Avec la loi Macron, il a donné cette année au patronat du commerce le droit de ne pas appliquer le code du travail dans les zones classées touristiques, en faisant débuter dans ce cas le travail de nuit non pas à 21 heures, mais à minuit.
Pourtant le travail de nuit est en principe exceptionnel et doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale.
Et c’est en vertu du code du travail que Séphora, qui essayait illégalement d’ouvrir son magasin des Champs-Élysées en soirée, a été auparavant condamné par diverses juridictions. Même la Cour de cassation avait confirmé il y a un an cette interdiction en expliquant que « le travail de nuit ne peut pas être le mode d’organisation normal au sein d’une entreprise ». Elle ajoutait que pour un vendeur de parfum, le recours au travail nocturne n’est pas « inhérent à son activité ». En effet…
Et ce ne sont pas les patrons et leurs amis Macron, Valls, Hollande avec toutes leurs lois, qui permettent même de contourner les quelques textes qui protègent un peu les travailleurs, qui rendront le travail de nuit plus acceptable.