Rapport de la Cour des comptes : « lycée, trop cher » ?14/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2463.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport de la Cour des comptes : « lycée, trop cher » ?

Quand la Cour des comptes publie un rapport sur les services publics, c’est en général pour dire qu’ils coûtent trop cher à l’État. Le rapport sur les lycées paru le 28 septembre va dans ce sens.

Ainsi, il y aurait trop d’heures de cours – 1 108 heures en moyenne en France contre 933 en Allemagne – des enseignants trop fainéants puisque leurs « obligations de service sont à la fois faibles et définies sur une base strictement hebdomadaire », trop de choix dans les matières optionnelles présentées au baccalauréat, trop de dépenses pour la formation d’un lycéen, avec en moyenne 38 % de plus que dans les autres pays de l’OCDE, et tout ça... pour des résultats médiocres !

Parmi les dix recettes dispensées par la Cour des comptes pour mettre les lycées au régime, on trouve en premier une diminution importante du nombre d’heures de cours, « mieux réparties sur l’année scolaire », ce qui revient à diminuer d’autant le nombre d’enseignants en faisant travailler plus longtemps ceux qui restent. Réduire le nombre d’heures de cours s’accompagnerait nécessairement de la réduction du nombre d’options.

Plus grave, la Cour des comptes propose aussi de diminuer le nombre de lycées, ce qui transparaît derrière son jargon où elle parle de « définir des cibles de taille d’établissement optimales en mobilisant notamment les possibilités offertes par les nouvelles technologies d’enseignement à distance » : pourquoi en effet regrouper des jeunes dans un établissement scolaire alors qu’un seul professeur pourrait faire cours par ordinateur à des milliers d’élèves tranquillement installés chez eux ? Cela s’accompagnerait à terme de la fermeture des petits lycées, ceux qui sont pourtant à taille humaine et posent le moins de problèmes de discipline, « en neutralisant les biais favorables aux petits établissements et aux structures à faible effectif ».

Nul doute que le gouvernement a déjà songé à mettre en œuvre les recommandations de la Cour des comptes. Prendre sur le budget de formation des jeunes pour offrir cet argent sur un plateau au grand patronat, c’est une piste qu’il ne manquera pas de poursuivre.

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