L’Arabie saoudite attire des millions d’hommes et de femmes du Bangladesh, d’Inde, du Sri Lanka, du Yémen, de Somalie, d’Égypte et d’autres pays, qui viennent s’embaucher comme domestiques ou comme travailleurs peu qualifiés. Il y a par exemple 1 600 000 travailleurs égyptiens, auxquels il faudrait ajouter au moins 400 000 sans-papiers entrés clandestinement dans le pays.

Les agences de recrutement jouent un rôle majeur dans le placement des travailleurs, car il faut à chacun un garant saoudien, le kafil, pour obtenir une autorisation de séjour et travailler légalement, pour un employeur désigné qui peut être le kafil lui-même. Avant même son arrivée, le kafil peut confisquer le passeport du travailleur, qui ne pourra plus quitter le pays sans son consentement. Autant dire que, comme l’illustre le drame qui vient d’avoir lieu, on assiste à un véritable esclavage.

D’après l’ONG Ressources humaines sans frontières, il y a d’innombrables témoignages sur le non-paiement des salaires, les horaires de travail interminables, les abus sexuels, les restrictions sur les déplacements, le confinement sur le lieu de travail, et les personnes forcées de travailler durant des mois et des années au-delà de la fin de leur contrat car leur employeur ne leur accorde pas de permis de sortie.

Quant aux clandestins, l’Arabie saoudite est impitoyable avec eux. Les autorités déclarent avoir expulsé 300 000 personnes en deux ans. Voilà le vrai visage d’un régime que Valls et Hollande considèrent comme un grand ami de la France.