Belgique : 100 000 manifestants contre le gouvernement14/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2463.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : 100 000 manifestants contre le gouvernement

Les syndicats belges ont gagné leur pari de regrouper, le 7 octobre à Bruxelles, un nombre conséquent de manifestants contre la politique du gouvernement.

La participation n’était pas loin d’égaler celle de novembre 2014, avec des manifestants venus de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie, même si l’ambiance était plus morose, beaucoup de travailleurs doutant que de telles manifestations puissent faire reculer le gouvernement et le patronat.

Il y avait aussi moins de manifestants venant des entreprises, et plus venant d’associations populaires locales liées au Parti socialiste. Les manifestants étaient couverts par un mot d’ordre, mais cela signifiait tout de même se déclarer en grève individuellement auprès de leur chef. Un risque que peu de travailleurs se sentent capables de prendre pour manifester sous des mots d’ordre flous n’osant même pas dénoncer clairement les licenciements.

Pourtant, il faudrait une réaction plus déterminée de la classe ouvrière face à un gouvernement qui multiplie les attaques contre les travailleurs.

La propagande du gouvernement parle de « tax shift », promettant un gain de pouvoir d’achat en contrepartie de la réduction des charges patronales.

Dans la réalité, ce sont les cotisations sociales et les impôts des sociétés qui vont baisser, tandis que les riches fraudeurs continuent à bénéficier d’une amnistie fiscale, s’ils rapatrient leur argent…

Pour le gain de pouvoir d’achat de 100 euros par mois que le « tax shift » promettait aux salariés, ils devront attendre 2018. S’il se réalise, ce qui n’est nullement dit, il ne concernera que les salariés. Les chômeurs, les retraités et d’autres personnes dépendant d’allocations sociales n’auront rien. Mais ils devront, tout comme les autres travailleurs, payer une TVA de 21 % au lieu de 6 % sur l’électricité et des taxes plus élevées sur le gazole, les sodas sucrés, et d’autres produits dont le côté nuisible sert de prétexte au gouvernement pour remplir ses caisses après les avoir vidées en cadeaux au patronat.

De plus, les impôts communaux rançonnent les habitants dans beaucoup de municipalités en difficultés financières depuis la débâcle de Dexia, sans parler des autres taxes levées localement, comme les taxes sur les poubelles et le stationnement payant.

Il faudra bien plus que de telles manifestations pour permettre aux travailleurs de défendre leurs intérêts. Mais ce n’est ni sur le PS, dans l’opposition fédérale en ce moment, et néanmoins complice des attaques contre les travailleurs, ni sur les directions syndicales sans combativité que les travailleurs peuvent compter.

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