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Budget 2016 : le patronat toujours plus assisté
L’Assemblée nationale commence à discuter le projet de loi de finances pour 2016, qui sera bientôt soumis au vote. Derrière la mise en scène parlementaire, l’essentiel est joué d’avance. Car avec le pacte de responsabilité et le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), le gouvernement s’est engagé à baisser les cotisations sociales et les impôts des entreprises jusqu’en 2017.
En 2014, le CICE avait représenté un cadeau de 11,2 milliards. En 2015, il est monté à 18 milliards. Puis, cette même année, le pacte de responsabilité est venu alléger les cotisations sociales sur les salaires de 1 à 1,6 smic, pour un montant total de 4,5 milliards, au point de faire disparaître la cotisation Urssaf pour un salaire au niveau du smic. La contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) a aussi été baissée d’un milliard.
En 2016, d’autres allègements et crédits d’impôt s’ajouteront à tout cela. À partir du 1er avril 2016, les allègements de cotisations sociales touchant les salaires compris entre 1,6 smic et 3,5 smics entreront en vigueur, pour un montant de 3,5 milliards d’euros supplémentaires. Le C3S baissera encore d’un milliard et la contribution exceptionnelle sur l’impôt des sociétés disparaîtra totalement, pour un montant total de 2,5 milliards.
Ces chiffres illustrent à quel point le budget de l’État est contraint à l’avance par toutes ces aides au patronat. Car ensuite, le gouvernement doit se débrouiller pour prendre l’argent où il peut. Après avoir fait les poches des salariés en augmentant les impôts, il a promis de revenir un peu en arrière et a annoncé une baisse de l’impôt sur le revenu pour un montant de 2,1 milliards. Mais les allègements d’impôts pour les ménages sont illusoires : ce que le gouvernement ne prend pas dans une poche, il le prendra dans une autre.
Ainsi, pour financer sa politique, le gouvernement a prévu de faire 16 milliards d’euros d’économies sur son budget 2016. Il a déjà averti que 3,5 milliards seront pris à nouveau aux collectivités locales, qui devront se débrouiller avec cette amputation considérable de leur budget. La Sécurité sociale subira des économies qui passeront de 6,4 à 7,4 milliards d’euros. Toutes ces coupes et d’autres se traduiront par des mesures concrètes révoltantes. Ainsi le gouvernement envisage de retarder du 1er janvier au 1er avril 2016 la revalorisation de plusieurs aides sociales comme le RSA, l’allocation adulte handicapé ou l’allocation d’invalidité.
Dans le détail, toutes les ignominies à venir ne sont pas encore connues, mais il n’y a pas de mystère : le gouvernement fera payer aux couches populaires les cadeaux promis aux capitalistes.