Prisons : le Conseil constitutionnel entérine le non-respect des lois14/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2463.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prisons : le Conseil constitutionnel entérine le non-respect des lois

Vendredi 25 septembre, le Conseil constitutionnel a jugé que les conditions actuelles du travail en prison étaient conformes à la loi et à la Constitution. Il répondait à la demande de l’avocat d’un détenu qui estimait que le directeur de la prison l’avait arbitrairement privé de travail.

N’en déplaise à ces messieurs du Conseil constitutionnel, les conditions du travail en prison sont mauvaises, tout comme les conditions de vie en général. Pas seulement parce qu’on y travaille parfois encore à la pièce, que les cadences sont élevées et la sécurité défaillante, qu’il n’y a pas de contrat de travail, pas de droit de grève ni de droits syndicaux. C’est surtout que les salaires sont très bas : en moyenne 337 euros par mois, mais Libération cite une fiche de paie de 78 euros brut pour 56 heures de travail. Les prisonniers cotisent, bien sûr, mais à un niveau qui ne donne droit à rien pour le chômage et la retraite, pour ne pas parler des arrêts maladie ou accident.

L’arbitraire règne dans les prisons. Les directeurs ont tout pouvoir pour accorder ou non du travail, sur tel ou tel poste. Le travail fait l’objet d’un chantage, dont sont victimes tous ceux qui se montrent un tant soit peu revendicatifs. Sur 67 000 prisonniers, seuls 16 000 sont employés. C’est au point que la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (pour ne pas dire : des prisons) juge cette situation insatisfaisante et nuisible à la réinsertion des détenus.

Mais le Conseil constitutionnel a-t-il vocation à faire régner la justice et le droit social dans les prisons... et en-dehors ?

Partager