La signature du contrat de vente des porte-hélicoptères Mistral, initialement destinés à la Russie mais achetés par l’Égypte avec des fonds saoudiens, a été l’occasion pour Valls de féliciter l’Égypte pour sa stabilité… c’est-à-dire de complimenter la hiérarchie militaire et le général al-Sissi pour leur capacité à maintenir l’ordre dans le pays. Ceux-ci ont en effet réinstauré une dictature féroce, après la parenthèse ouverte en 2011 par le « printemps arabe » et le départ de Moubarak.

En Arabie saoudite, ­Valls a appelé les entreprises saoudiennes à investir en France, en vantant les réformes antiouvrières de son gouvernement et la baisse permanente de la fiscalité des entreprises. Des contrats pour 10 milliards d’euros devraient être signés, notamment pour du matériel militaire. Valls a réitéré le soutien de la France à cette dictature moyenâgeuse dans laquelle la moindre contestation peut entraîner la mort. Depuis le début de l’année, 130 condamnations à mort ont déjà été exécutées, et beaucoup d’autres sont programmées, dont celle d’un jeune chiite accusé d’avoir participé à une manifestation d’opposition lorsqu’il avait 17 ans. Quant au journaliste Raif Badawi, condamné à 1 000 coups de fouet pour « insulte à l’islam », il attend dans les prisons l’exécution d’une peine qui risque de le tuer.

L’Arabie saoudite, dont les dirigeants égyptiens se comportent maintenant comme des vassaux, est une dictature infâme qui opprime son peuple et assassine ses opposants. Mais tout cela ne gêne aucunement Manuel Valls ou François Hollande. Tout ce qui compte pour eux, c’est la signature de contrats juteux au profit des marchands de canons français et la possibilité de se donner des airs de puissants de ce monde en paradant aux côtés de ces dictateurs.