Arsenaux : un millier de postes supprimés14/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2463.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arsenaux : un millier de postes supprimés

Mardi 13 octobre, la direction de DCNS, les anciens arsenaux de la marine de guerre privatisés en 2003, devait proposer aux syndicats un plan pour supprimer 1 000 postes sur 13 000. Les dirigeants ont préparé leur coup de longue main, commençant par annoncer des pertes en début d’année, un plan d’économies en juillet, aujourd’hui mille départs « sans licenciements ». Et demain ?

Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque. Non seulement la « perte » de 2014 a suivi dix années de bénéfices et de croissance, mais en plus les derniers mois ont été une succession de ventes de navires de guerre à l’Inde, à l’Égypte, à l’Arabie saoudite, etc. D’autres contrats sont en préparation, les VRP de la mort, Le Drian, Valls et Hollande, y veillent. Quant à la perte enregistrée sur les Mistral, remboursés à la Russie et revendus à l’Égypte, elle sera sans doute compensée par l’État, par un artifice juridique et comptable quelconque.

DCNS ruisselle de fonds publics. Il est le premier fournisseur du ministère de la Défense et le troisième bénéficiaire de crédits pour la recherche. Ses dirigeants sont de tous les voyages présidentiels, ses matériels de toutes les guerres, ses représentants de toutes les distributions de médailles. Et une grande partie de cette manne finit dans les coffres de Dassault, actionnaire à 26 % de Thales, lui-même actionnaire à 35 % de DCNS.

Dans l’industrie de l’armement comme ailleurs, les capitalistes veulent accroître leurs bénéfices en prenant sur les salaires, par la sous-traitance, les suppressions de postes, les licenciements. Comme partout, les patrons masquent leurs comptes et sont capables de produire des « pertes » alors que leurs affaires sont florissantes et leurs actionnaires comblés. Mais, plus encore que les autres secteurs, l’armement vit en symbiose avec l’appareil d’État, suçant ses crédits, utilisant ses services, vidant ses caisses sans vergogne. Et surtout, plus encore que dans n’importe quel autre secteur, ces patrons incarnent la barbarie du monde capitaliste, qui met la pointe de la technique au service de la destruction de masse et du profit individuel.

Les travailleurs de DCNS ne sont responsables ni pour leur patron ni pour la marche de cette société inhumaine. Ils sont de plus très bien placés pour comprendre que, lorsque les patrons tentent d’embrigader les travailleurs derrière les « intérêts de l’entreprise », c’est pour finir par les égorger. Car qu’est-ce que l’intérêt de l’industrie d’armement, si ce n’est l’égorgement général ? Mais, comme tous les travailleurs, ceux de DCNS ont besoin de leur salaire et ils ont raison de se battre, comme ils l’ont fait le mois dernier, pour le garder et pour obliger leur patron, pour cela, à prendre sur ses profits.

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