Amiante : faire payer leur crime aux patrons empoisonneurs !14/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/Amiante_p_4.JPG.420x236_q85_box-0%2C150%2C1600%2C1050_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante : faire payer leur crime aux patrons empoisonneurs !

Les victimes de l’amiante, leurs familles et ceux qui les soutiennent sont venus nombreux manifester à Paris vendredi 9 octobre à l’appel de l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante). Partout dans le cortège, les pancartes et les banderoles manifestaient l’indignation contre le crime qu’a été l’utilisation de cette substance cancérigène. Lutte Ouvrière, comme les années précédentes, participait à la manifestation.

Illustration - faire payer leur crime aux patrons empoisonneurs !

« L’amiante c’est 3 000 morts par an, les ­empoisonneurs doivent être jugés », pouvait-on lire sur l’une de ces pancartes. C’est en effet en toute connaissance de cause que les industriels ont obligé des générations de travailleurs à utiliser ce produit. Dès le début du 20e siècle les risques étaient pourtant connus. Mais l’amiante, surnommé « l’or blanc », rapportait gros. Les patrons ont fait le choix de l’utiliser massivement et d’en cacher les dangers. Ils ont pu bénéficier de la complicité des pouvoirs publics, mais aussi de certains scientifiques et syndicalistes.

La manifestation est partie de l’ancien siège du Comité permanent amiante. Cette structure, entièrement financée par le patronat, s’opposa de 1982 à 1995 à l’interdiction de ce produit mortel. Elle regroupait, derrière les représentants des grands groupes utilisateurs d’amiante comme Valeo, Ferrodo, Eternit, les chantiers navals, EDF ou la SNCF, des scientifiques, des représentants de l’État, et aussi des syndicalistes de la CGT et de la CFDT. Son action aida les gouvernements de l’époque à retarder l’interdiction, contribuant à l’empoisonnement de dizaines de milliers de victimes supplémentaires.

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le pôle Santé publique, qui a en charge l’instruction du procès pénal de l’amiante. La justice couvre en effet les hauts responsables. La Cour de cassation a annulé la mise en examen de huit personnes, dont Martine Aubry, directrice des relations du travail au ministère du Travail entre 1983 et 1987, soupçonnée d’avoir retardé la mise en application des directives européennes sur l’amiante. Des membres du Comité permanent amiante auraient dû être jugés avec elle, industriels, scientifiques et hauts fonctionnaires. Ils ne le sont toujours pas.

Les manifestants ont bien raison de dire « 100 000 morts ! zéro responsable ? Nous n’accepterons jamais ! »

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