Bangladesh : vers de nouvelles catastrophes14/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/dessin_p9.jpg.420x236_q85_box-0%2C68%2C1052%2C659_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bangladesh : vers de nouvelles catastrophes

Deux ans après l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza, près de Dacca au Bangladesh, qui fit 1 138 morts et plus de 2 000 blessés, un rapport de l’ONG Clean Clothes Campaign et de plusieurs organisations internationales fait état du « retard inacceptable » du groupe de prêt-à-porter H&M dans la mise en œuvre de dispositifs de sécurité pour les travailleurs de ses fournisseurs textiles au Bangladesh.

Illustration - vers de nouvelles catastrophes

Concrètement, il s’agit d’installer des portes coupe-feu, de garantir l’accès aux issues de secours ou la sécurisation des escaliers. Rien d’insurmontable pour un groupe dont l’incendie d’une usine sous-traitante en 2010 avait causé la mort de 21 personnes.

Comme 200 autres marques de prêt-à-porter, H&M s’était pourtant engagé en 2013, à la suite de la catastrophe du Rana Plaza, à garantir la sécurité des travailleurs chez ses fournisseurs textiles au Bangladesh. Mais déjà en avril dernier, dans un autre rapport, l’ONG Human Right Watch soulignait que rien ou presque n’avait changé depuis la catastrophe. Dans ces usines qui emploient 4 millions de personnes, dont 80 % de femmes, les propriétaires, disait le rapport, « rognent sur les dépenses de sécurité, de ventilation, de sanitaires. Ils ne payent pas les heures supplémentaires et n’offrent pas d’assistance en cas d’accident du travail. Ils ne prévoient pas de dispositifs anti-incendie ni d’extincteurs. Beaucoup traitent leurs ouvriers comme des esclaves ». Il racontait les injures quotidiennes, le harcèlement, les menaces pour ceux qui relevaient la tête. Il citait même des cas d’assassinat de militants ouvriers.

Le patronat local n’a, c’est évident, aucun état d’âme. Mais que dire de la pression des grands groupes du textile comme H&M pour réduire au maximum les coûts et augmenter au maximum leurs profits ? Ils s’abritent derrière la difficulté de contrôler leurs sous-traitants. Cela les arrange bien ! Ces marques sont riches, mais elles ont mis plus de deux ans à mettre sur la table les 30 millions de dollars prévus par le fonds d’indemnisation aux familles des victimes du Rana Plaza.

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