Hollande était venu, le 13 octobre, au chantier naval STX de Saint-Nazaire, pour faire de la publicité à sa politique. Pensez donc, voilà une entreprise où le carnet de commandes est plein et où cela devait être facile de se faire applaudir. Tout était prévu pour cela, mais il a suffi d’un petit accroc pour tout mettre par terre.

La délégation CGT qui avait été convoquée, comme les autres syndicats, pour serrer la main au président lors de son passage, n’a pas marché dans la combine. En refusant de lui serrer la main et en expliquant les raisons de leur geste, ces délégués ont fait passer à l’arrière-plan les objectifs publicitaires du patronat et du gouvernement.

À juste titre, le secrétaire de la CGT a dit à Hollande la colère des travailleurs, sa solidarité avec les salariés d’Air France interpellés pour avoir défendu leurs emplois et le fait que l’État actionnaire, aussi bien à STX qu’à Air France, approuve ces licenciements. En effet, à STX-Lorient la direction vient de licencier 40 travailleurs, soit près de la moitié de l’effectif.

Ce geste et ce discours, largement médiatisés, ont été vivement approuvés dans l’entreprise, en particulier dans le milieu ouvrier. Le lendemain, dans les ateliers et à bord, une sorte de fierté s’exprimait, comme le disaient des travailleurs : « On a parlé pour nous », « Pour une fois, c’est nous qu’on voit à la télé. »

Bref, c’est un geste de protestation qui a fait plaisir à beaucoup.