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Leur société
Profits du CAC 40 : Du gras pour la grande bourgeoisie
Les quarante plus grosses sociétés cotées à la Bourse de Paris ont publié leurs résultats pour l'année 2013. Malgré les montants astronomiques annoncés, les porte-parole patentés de la bourgeoisie font la moue. « À peine 48 milliards » titrait sans honte Le Figaro, « décevant » pour un autre commentateur apprécié des milieux d'affaires.
Le montant global affiché est, il est vrai, en légère baisse par rapport à l'année précédente. Mais cela n'est dû qu'à des artifices comptables. Les spécialistes de la finance sont maîtres dans l'art de maquiller l'appropriation des richesses par les gros actionnaires. Ils cisèlent des bilans toujours plus complexes, des catégories emberlificotées, allant des « dépréciations d'actifs » au « nettoyage de bilan » en passant par des « provisions pour litige ». Ces présentations permettent de masquer la santé florissante de ces grandes entreprises et de justifier le blocage des salaires et les licenciements qu'ils préparent. Les spéculateurs ont d'ailleurs salué ces résultats par une nouvelle envolée des cours à la Bourse.
Que sont devenues ces dizaines de milliards d'euros de profits extraits du travail des centaines de milliers de salariés de ces grands groupes ? Ont-ils servi à investir, à améliorer les conditions de travail, à embaucher ? Aucunement. La plupart de ces mastodontes capitalistes, qui tournent à plein régime, ont continué, malgré ces profits, à restructurer, à fermer des sites, voire à licencier à tout-va.
En 2013, les actionnaires du CAC 40 se sont mis plus de 80 % des bénéfices directement dans leurs poches, une part qui n'a cessé de croître en pleine crise. La hausse des dividendes distribués a été de 5 % en moyenne, bien plus élevée que celle qui s'est affichée en bas des feuilles de paie. L'augmentation des dividendes a même parfois dépassé les 20 %, comme à la Société générale, qui au même moment met à la porte une partie de ses salariés. Même dans les groupes comme Michelin ou Sanofi, qui justifient la diminution des effectifs en présentant des profits en baisse, les dividendes distribués aux actionnaires sont en augmentation.
Dans ses tentatives pour justifier le prétendu « Pacte de responsabilité », Hollande a avancé « l'obligation » de « restaurer les marges des entreprises ». On connaît le refrain, il faudrait d'abord augmenter ces marges pour permettre ensuite de créer des emplois. En fait, les marges des grands groupes sont déjà considérables, et les augmenter ne créera aucun emploi supplémentaire.