Cette année, pour la première fois, la trêve hivernale interdisant les expulsions de logements jusqu'au 15 mars a été accompagnée d'une trêve empêchant les coupures de gaz et d'électricité. Puis celle concernant les logements a été prolongée jusqu'au 31 mars. En revanche il n'y a pas eu de prolongation pour la trêve des coupures de gaz et électricité.

Les coupures à cause d'impayés vont donc reprendre à partir du 15 mars. Et comme cela fait des mois qu'ils se retiennent, les fournisseurs de gaz-électricité ont un gros stock de « clients » qu'ils veulent couper. Ils seraient 600.000 selon la CGT, et moins de la moitié de ce chiffre selon les fournisseurs. Quoi qu'il en soit, plusieurs centaines de milliers de personnes sont concernées. Et comme cela fait beaucoup de monde en même temps, ERDF et GRDF, qui s'occupent des réseaux, auraient recruté des intérimaires pour procéder aux coupures.

D'autre part, des maires sont inquiets car ces coupures vont arriver au mauvais moment pour eux, juste durant la période du vote pour les municipales, et seront concentrées sur les quartiers les plus démunis. Certains maires auraient demandé que la fin de la trêve des coupures s'aligne sur la fin de la trêve des expulsions le 31 mars, juste après les municipales, donc.

Le médiateur de l'énergie, dans son rapport, déclare qu'en 2012 il y a eu 580 000 coupures de gaz et électricité sur l'ensemble de l'année, et 500 000 l'année d'avant. En nette augmentation, donc. Et il estime que la précarité énergétique frappe quatre millions de foyers, soit huit millions de personnes. Un chiffre qui, avec d'autres, confirme la croissance rapide de la pauvreté.