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Leur société
Fonction publique : Il faut une augmentation générale des salaires
Quelques augmentations sur les plus bas salaires de la fonction publique serviront en 2015 à justifier la poursuite du blocage des rémunérations pour le plus grand nombre. C'est ce que l'on peut déduire des déclarations de Marylise Lebranchu, ministre en charge des fonctionnaires, dans un interview au journal Le Parisien.
Le point d'indice, à partir duquel est calculé le salaire de tous les fonctionnaires, n'a pas été revalorisé depuis 2010. Même si l'on se réfère au chiffre officiel de l'inflation, pourtant bien en dessous de la hausse des prix réelle, cela se traduit par une baisse du pouvoir d'achat de plus de 7%. La ministre doit même reconnaître que le salaire net de nombreux agents a diminué, rogné par les hausses de cotisations sociales. Cela ne l'empêche pas d'esquiver l'évidente nécessité d'une revalorisation générale des salaires en affirmant que la priorité est la réduction des inégalités dans la fonction publique.
Marylise Lebranchu avait déjà fait le coup. La revalorisation des salaires les plus faibles de la fonction publique, ceux des agents de catégorie C, un peu plus d'un million et demi de personnes, avait servi de justification à la poursuite du blocage pour les autres rémunérations. Cette augmentation n'avait même pas apporté une réelle amélioration de niveau de vie à ceux qui en avaient bénéficié, puisqu'elle s'était élevée au maximum à 46 euros brut par mois pour les fonctionnaires les plus mal payés. Parfois, elle leur avait même simplement permis de rattraper le smic car avec ses maigres augmentations, celui-ci avait fini par passer au-dessus du minimum payé dans la fonction publique.
C'est le même tour de passe-passe que prévoit la ministre lorsqu'elle annonce des négociations au second semestre sur les salaires et les carrières. Et même si elle a le culot de prendre comme exemple de fonctionnaires auxquels il faudrait demander un effort « ceux dont les rémunérations dépassent celles des ministres », il est évident qu'il s'agit d'un artifice et qu'elle vise la majorité des agents de la fonction publique.
Les cinq millions de fonctionnaires, comme tous les autres salariés, ont un besoin vital d'une augmentation conséquente de leur salaire et de son indexation sur le coût réel de la vie. C'est par la lutte, aux côtés des salariés du privé, qu'ils devront l'arracher.