Gel des retraites complémentaires du privé : Une attaque programmée12/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2380.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gel des retraites complémentaires du privé : Une attaque programmée

Les pensions de retraite complémentaire des salariés du privé ne seront pas revalorisées au 1er avril, comme cela se fait chaque année pour tenir compte de l'inflation. Le gel des pensions va toucher 11,8 millions de retraités, sur les 15 millions que compte le pays, autrement dit la majorité d'entre eux.

La cause invoquée est que les deux régimes de retraite complémentaire du privé, Agirc pour les cadres et Arrco pour les ouvriers et les employés, auraient trop versé à leurs pensionnés l'an dernier ! En effet, un accord signé en mars 2013 entre le patronat et les trois confédérations syndicales CFDT, FO et CFTC, visant à réduire le déficit des deux caisses, prévoyait que la revalorisation des pensions serait inférieure de 1 % à l'inflation officielle, ce qui en diminuait déjà le montant. Or, à en croire les chiffres plutôt que le porte-monnaie des retraités, pourtant bien plus près de la réalité des prix, l'inflation n'aurait été que de 0,7 % au lieu de 1,75 % annoncé. Pour un peu, on aurait demandé aux retraités de rembourser le trop-perçu, s'il n'y avait pas eu une clause de l'accord - que les syndicats signataires avaient fait introduire pour tenter de justifier leur ralliement aux demandes du Medef - disant que les pensions pouvaient stagner mais non reculer.

Le gel des retraites complémentaires pourrait se poursuivre les années suivantes. Il y a là une baisse programmée du niveau de vie des retraités du privé. Elle vient après une précédente attaque qui visait, elle, tous les retraités, le gouvernement ayant reporté du 1er avril au 1er octobre la revalorisation de leur pension de base. Le montant des économies réalisées par ce biais est estimé à 800 millions d'euros, somme volée à l'ensemble des retraités et qui occasionne une baisse d'un pouvoir d'achat déjà bien bas pour une bonne partie d'entre eux.

Le gouvernement et le Medef, relayés par certains syndicats, affirment que ces ponctions sur le budget des retraités seraient indispensables pour « sauver » les régimes de retraite. Mais qui est responsable de leur déficit sinon le patronat qui, à la recherche de profits maximums, crée du chômage et généralise les bas salaires ? Celui-ci mène une guerre contre tous les travailleurs avec l'appui du gouvernement, s'en prenant à chaque catégorie simultanément ou à tour de rôle - salariés en CDI, en CDD ou à temps partiel, chômeurs ou retraités. C'est en unissant ses forces que l'ensemble du monde du travail pourra rendre les coups.

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