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Leur société
Travail du dimanche : Le gouvernement bricole les patrons profitent
Dernier épisode du feuilleton de l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche : un décret du 8 mars autorise sans limite cette ouverture. Le 30 décembre 2013, ils y avaient été autorisés mais jusqu'au 1er juillet 2015 seulement. Puis l'autorisation avait été suspendue par le Conseil d'État.
Il faut tout de même noter que, dans ce jeu de yoyo entre les patrons des enseignes de bricolage et les syndicats du secteur, si le gouvernement semble dire oui un jour pour dire non le lendemain, en fin de compte, il s'aligne sur ce que souhaite le patronat. Ayrault a précisé qu'il avait pris ce décret par « souci d'apaiser ». Mais apaiser qui ? Les patrons, bien sûr.
Le patron de Bricorama, qui se prétendait lésé par rapport à Castorama et Leroy Merlin, ne s'y est pas trompé. Il se dit heureux et soulagé : « Le décret va permettre que la concurrence redevienne normale. (...) Les collaborateurs, les collaboratrices vont pouvoir enfin faire des plans, travailler sereinement. » Certes, les salariés de Bricorama vont pouvoir travailler sereinement et régulièrement... le dimanche, mais aussi du même coup faire une croix sur leurs plans de sortie ce jour-là.
Pour faire admettre la généralisation du travail du dimanche, on fait valoir l'avantage pour tous de trouver des magasins ouverts les jours fériés et l'intérêt pour les salariés du secteur d'arrondir un peu leur paye. Cela montre seulement que leur paye est insuffisante. Mais ce n'est pas par souci du public que le patronat du bricolage et le patronat en général veulent faire sauter toute réglementation. C'est parce qu'ils veulent pouvoir disposer à leur guise de leurs salariés, sans rencontrer d'entraves à leur désir de faire des profits.
Une société qui ne serait pas régie par le profit trouverait comment organiser le commerce, y compris les jours fériés, dans l'intérêt des travailleurs salariés aussi bien que des travailleurs consommateurs. Mais il ne s'agit ici que d'une seule chose : le patronat veut déréglementer, et il aimerait bien nous faire croire que c'est l'intérêt de tous.