Tapie condamné12/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2380.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tapie condamné

Bernard Tapie vient d'être condamné le 10 mars à rembourser 1,2 million à l'Urssaf des Bouches-du-Rhône. Celle-ci avait porté plainte contre l'homme d'affaires et sa femme, qui s'étaient portés en 1993 caution solidaire de l'OM, le club de football de Marseille dont Tapie était alors le président. Mais en 1995, au moment du dépôt de bilan, les époux Tapie placés en liquidation personnelle disaient ne plus être en mesure de payer les sommes dues à l'Urssaf.

Dans sa plainte, l'Urssaf demandait 3,8 millions d'euros, mais les avocats de Tapie, en jouant sur un vice de procédure, ont réussi à faire baisser cette somme de près des deux tiers. Une chose certaine en tout cas est que Tapie a largement les moyens de payer puisque, dans l'affaire qui l'opposait au Consortium de réalisation (CDR) chargé du dossier du « trou » du Crédit lyonnais, il a su trouver l'oreille des juges qui en 2008 lui ont accordé 403 millions d'euros de dédommagement.

Les liens de Tapie avec les hommes politiques et les plus riches fortunes de France sont connus et il sait les utiliser de longue date. Dans les années 1980, il était devenu une des vingt premières fortunes du pays, en rachetant à bas coût des entreprises avant de les revendre, comme Manufrance. Sous Mitterrand, il s'était fait une image d'homme de gauche et avait même été ministre de la Ville sous Bérégovoy. Pour rebondir après sa condamnation à un an de prison ferme suite au truquage d'un match de football, il avait trouvé en Sarkozy un nouvel ami, pour qui il avait appelé à voter deux fois aux élections présidentielles. Et quand en 2008 les juges lui ont donné raison dans son litige avec le Crédit lyonnais, ses relations avec le pouvoir avaient évidemment joué. Christine Lagarde, qui était alors la ministre de l'Économie et avait oeuvré à cette solution favorable à Tapie, est d'ailleurs toujours sous le coup d'une enquête pour complicité de faux et détournement de biens publics.

Aujourd'hui, Tapie est condamné à payer 1,2 million d'euros. Les paiera-t-il finalement, ou ses relations de tout bord dans les milieux financiers et politiques lui permettront-elles d'y échapper ?

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