La Poste Courrier Nantes Bretagne : Les facteurs n'ont pas attendu mai12/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2380.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Courrier Nantes Bretagne : Les facteurs n'ont pas attendu mai

La direction de La Poste voulait passer les semaines de « sécabilité de gestion », celles où l'on fait, en plus de sa tournée, un morceau de la tournée d'un collègue, de huit semaines en 2013 à dix semaines en 2014. C'est raté.

Il faut dire que ce projet s'est ajouté au refus de la direction de payer, comme les autres années, la distribution des plis électoraux et à l'annonce de quinze suppressions d'emplois à venir. Alors, à partir du mercredi 26 février, les facteurs ont refusé d'emporter le courrier des « rues sécables ». La direction a reculé et accepté d'en rester à huit semaines... tout en souhaitant imposer aux facteurs de tout de même travailler plus, en réalisant les « travaux intérieurs » de la sécabilité durant l'été 2014. « On en rediscutera au mois de mai », a tenté de temporiser la direction lundi 3 mars.

De même, le mercredi 5 mars, devait commencer une semaine de « sécabilité de gestion », mais les facteurs ont refusé d'emporter les rues supplémentaires. Au retour de tournée, des sanctions disciplinaires ont été infligées à tous les facteurs : « très sévères observations » aux facteurs fonctionnaires, « mise en demeure » aux facteurs en CDI, tout cela envoyé en lettre recommandée avec accusé de réception ou remis en main propre.

Le jeudi 6 mars, la direction a fait la provocation de trop : « Si les fonctionnaires ne prennent pas les rues sécables, ils seront sanctionnés d'1/30e ». Une factrice fonctionnaire a lancé : « Si on n'est pas payés, moi je rentre chez moi. » Du coup, d'autres fonctionnaires et même des CDI ont fait de même : 86 % des facteurs se sont mis en grève sur-le-champ. Après avoir attendu les facteurs qui embauchaient plus tard, tous sont partis en manifestation dans les rues de Nantes pour aller interpeller la direction du Courrier Loire-Atlantique / Vendée, qui a menacé de suites disciplinaires. La présence d'un facteur par équipe, en plus des deux militants CGT et SUD, a été imposée à la direction, mais celle-ci a renvoyé au patron local, sans aucune avancée. Du coup les agents chargés de la collecte du courrier dans les entreprises le soir n'ont pas repris le travail.

Vendredi 7 mars au matin, la direction locale a proposé neuf semaines « sans les travaux intérieurs » et l'annulation de toutes les sanctions si le travail reprenait. L'assemblée générale des facteurs a tenu bon : c'était non. Finalement, la direction a dû reculer à huit semaines et deux jours sans travaux intérieurs en plus, et sans aucune sanction, pour 2014. L'assemblée générale a entériné ce qui est ressenti par tout le monde comme une victoire.

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