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Belgique : Manifestations contre les réductions d'allocation chômage
Lundi 10 mars, le syndicat socialiste FGTB a organisé des manifestations dans les grandes villes de Belgique, en Flandre comme en Wallonie, contre la limitation de certaines catégories d'allocations de chômage qui signifiera l'exclusion des indemnités pour environ 50 000 chômeurs en janvier 2015.
La mesure frappera surtout des jeunes qui n'ont jamais eu d'autres emplois que des contrats aidés, des femmes qui n'ont travaillé qu'à temps partiel, les conjoints dont l'un travaille ou reçoit une allocation. Pour ces catégories, l'allocation de chômage a en effet été limitée par le gouvernement fédéral à une durée maximale de trois ans.
Les personnes concernées seront obligées de quémander l'aumône aux CPAS (centres publics d'aide sociale) de leur commune. Et la mesure impose en outre un système de contrôles et de sanctions des chômeurs qui se met en place depuis plusieurs années.
Environ 500 manifestants se sont rassemblés pour entendre un discours des dirigeants locaux de la FGTB.
Ceux-ci ont dénoncé l'injustice de la mesure et critiqué le PS de l'avoir acceptée. Mais ils se sont bien gardés de dénoncer les grandes entreprises qui licencient dans la région, comme Caterpillar, AGC et Saint-Gobain. Ils ont également gardé le silence sur la pression à la baisse sur l'ensemble des salaires que cela va entraîner.
Les manifestants ont rejoint le CPAS en cortège. Le secrétaire régional de la FGTB a questionné Eric Massin (PS), président du CPAS de la ville : s'il gagne aux prochaines élections du 25 mai, à quoi le PS s'engage-t-il ? Mal à l'aise, il a expliqué qu'il fallait un rapport de force électoral favorable au PS et dans ce cas, si les circonstances le permettent, le PS oeuvrerait pour le retrait de la mesure... « Et autrement, on peut crever ? », murmurait une manifestante. Cet appel à voter PS a été accueilli par des huées.
La méfiance à l'égard des dirigeants syndicaux était également palpable.
Un millier de manifestants, dont des délégués syndicaux, des travailleurs mais aussi des chômeurs ramenés par le groupe des travailleurs sans emploi de la FGTB-Centre, étaient présents. Lors des discours syndicaux, une remarque a été largement approuvée : cette attaque était une attaque contre tous les travailleurs, parce qu'elle permettrait aux patrons de faire pression sur l'ensemble des salaires ! L'exigence du retrait pur et simple de cette mesure faisait l'unanimité.
Après trois quarts d'heure, la délégation ressortant, un permanent syndical a tenté d'expliquer la position du bourgmestre. « Où est-il ? On veut le voir ! », ont immédiatement protesté des manifestants, avant de marcher sur l'ONEM (l'équivalent de l'ANPE). Passant devant les carcasses désossées de l'usine Boch, les jeunes manifestants réclamaient : « Du travail, des usines ! Y'en a marre du harcèlement ! »
Arrivés devant le bâtiment de l'ONEM, qu'ils ne connaissent que trop bien, la colère des chômeurs s'exprima de plus belle par leur dénonciation des contrôles et des méthodes humiliantes.