Chômage : Des chiffres en baisse pour une réalité en hausse12/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2380.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Des chiffres en baisse pour une réalité en hausse

Divine surprise pour Sapin, le ministre du Travail, et pour le gouvernement : l'Insee estime que le chômage aurait baissé de 0,1% au dernier trimestre de 2013. Et de claironner que Hollande l'avait bien dit : il inverserait la courbe du chômage à la fin de l'année. Et Ayrault de surenchérir : «C'est le moment d'accélérer.» À jouer ainsi, non pas sur les mots, mais sur les (petits) chiffres, ils n'ont pas peur du ridicule.

En effet l'Insee n'adopte pas les mêmes définitions du chômage que Pôle emploi. Ses statistiques reposent sur des bases un peu différentes, avec des corrections et des variations différentes. D'où des chiffres et des pourcentages qui divergent, mais de si peu.

Comment parler de 0,1% en plus, ou en moins, face à ce chômage de masse ? Plus de 5 millions de personnes sans emploi, peut-être davantage : voilà qui mériterait qu'on prenne des mesures d'urgence, qu'on interdise les licenciements, qu'on répartisse d'autorité le travail entre tous les bras et tous les cerveaux, en sauvegardant et même en augmentant les salaires.

Mais non. Des mesures d'urgence, les gouvernements sont capables d'en prendre en cas de guerre, en cas de catastrophe naturelle, en cas de panique bancaire comme on l'a vu en 2008. Mais quand le fléau s'abat sur les travailleurs, au lieu de prendre des mesures radicales, de s'attaquer à la fièvre, le gouvernement se contente de regarder le thermomètre, et de se féliciter d'une variation uniquement due à des différences de points de référence.

Les gouvernants sont incapables de prendre la moindre mesure, car il faudrait s'en prendre au patronat et à ses profits. Et cela, pour les dirigeants et les ministres « socialistes », c'est tabou.

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