Reconstruction en Irak : Après les destructions, le service après-vente des groupes capitalistes17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Reconstruction en Irak : Après les destructions, le service après-vente des groupes capitalistes

Dans la capitale irakienne s'est ouverte la Foire économique de Bagdad, un des moments clés dans le processus d'attribution à des entreprises étrangères des marchés d'un pays ravagé mais riche de son pétrole.

L'intervention militaire américaine et alliée de 2003 s'est traduite par 100 000 morts irakiens et d'innombrables destructions, auxquelles se sont ajoutées, depuis, les destructions dues à la guerre civile et aux nombreux attentats. Aujourd'hui, si les entreprises américaines ont une bonne longueur d'avance pour prendre des marchés, les concurrents comptent tout faire pour participer à la curée.

Du côté français, le ruban inaugural a été coupé par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, qui a expliqué que, « avec 500 milliards d'euros d'investissements prévus, il s'agit du plus grand marché solvable de reconstruction au monde » et qu'elle compte bien aider les vingt-deux entreprises françaises présentes à récupérer la plus grande part possible du gâteau. Parmi elles on trouve Total, qui manœuvre pour se voir octroyer une part de la hausse programmée de la production de pétrole dans les années à venir. Parmi les autres entreprises françaises apparaît Alstom, qui a signé le contrat de construction d'une ligne TGV reliant Bagdad à Bassorah pour six milliards d'euros et qui compte s'adjuger celui du métro aérien de Bagdad. Lafarge a obtenu la reconstruction du stade de football de Nassiriya ainsi que l'ouverture de plusieurs cimenteries. Enfin, Orange veut ouvrir son réseau de téléphonie en Irak.

L'Irak illustre à sa façon un des mécanismes du marché. Dans un premier temps, des entreprises d'armement profitent de cette entreprise de mort et de destruction qu'est la guerre pour vendre du matériel militaire, puis d'autres entreprises viennent à leur tour faire des affaires avec la reconstruction de ce que les armes vendues par leurs confrères ont détruit. Dans cette histoire, le sort des populations ne pèse pas lourd. Mais dans cette tragédie, capitalistes et personnel politique français trouvent naturellement leur place.

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