RATP, RER ligne B : Contre les petits calculs de la direction, les réactions des conducteurs17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP, RER ligne B : Contre les petits calculs de la direction, les réactions des conducteurs

Depuis quatre ans, la RATP et la SNCF ont mis en place ce qu'elles appellent « l'interopérabilité » de la ligne B du RER. Jusqu'alors, les conducteurs de la RATP conduisaient sur la partie sud et n'allaient pas plus loin que la gare du Nord, et réciproquement pour ceux de la SNCF dans la partie nord. Dorénavant, conducteurs de la RATP et de la SNCF peuvent conduire sur l'ensemble de la ligne B, ce qui n'est déjà pas si simple car la signalisation RATP et celle de la SNCF sont différentes.

Les directions des deux entreprises disaient que cela améliorerait le trafic par une meilleure utilisation de la ligne tout entière. Vu de loin, cela paraissait relever du bon sens, sauf que le tronçon central de la ligne à la station Châtelet est non seulement utilisé par la ligne B mais aussi par la ligne D et, de fait, cette voie unique ne peut absorber qu'un nombre limité de trains. L'amélioration attendue n'a donc pas eu lieu, comme le montrent les perturbations et les retards quotidiens.

Les vraies raisons des problèmes étaient à chercher ailleurs, du côté des économies déjà réalisées en matière d'effectifs. Une bagarre de chiffonniers a eu lieu entre la SNCF et la RATP pour l'exploitation de toute la ligne par un exploitant unique. Les agents de la ligne B, qui ne voulaient pas en faire les frais, ont fait de multiples débrayages pour s'y opposer. Actuellement, ils refusent un projet de la direction d'utiliser la réserve de conducteurs RATP sur des services de la SNCF. En lâchant une prime ridicule de 30 à 40 euros, la direction de la RATP pensait que cela suffirait. Si elle a trouvé l'oreille complaisante de quelques « syndicalistes », les conducteurs, eux, ne veulent rien entendre et n'acceptent pas une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail.

Appelée par le bouche à oreille, une première grève surprise de 59 minutes a été organisée, ce qui a permis aux conducteurs de se retrouver en assemblée pour discuter, en particulier avec les militants de la CGT. Une nouvelle grève identique a eu lieu le 7 octobre, la direction prenant cette fois les devants pour que cela n'ait pas d'incidence sur le trafic. Mais vendredi 11 octobre les conducteurs la surprenaient en se mettant en grève pour 24 heures, alors qu'elle s'attendait à ce qu'ils renouvellent la grève d'une heure.

Ce jour-là, il y eut 95 % de grévistes et des piquets de grève dans les terminus. Seule la venue de cadres de tout le réseau a permis que la moitié du trafic soit assurée aux heures de pointe, sur la partie sud uniquement. À partir de 21 heures, plus aucun train ne circulait sur ce tronçon.

C'est à une centaine que les travailleurs sont allés au siège de la RATP pour interrompre une réunion direction-représentants du personnel. Lors d'une assemblée générale, la décision a été prise de continuer les débrayages de 59 minutes le mardi et le vendredi, et de faire 24 heures de grève le jour des matchs au Stade de France. Une forte minorité était favorable à une grève illimitée.

La direction RATP n'en a pas fini avec les conducteurs de la ligne B !

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