Thales : La restructuration de l'armée, une aubaine pour le patron17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thales : La restructuration de l'armée, une aubaine pour le patron

Début octobre, devant un parterre de plusieurs centaines de hauts cadres, le PDG de Thales Lévy a dévoilé le plan « Ambition 10 » qui envisage de faire passer le chiffre d'affaires du groupe de 14 à 24 milliards en dix ans, soit une augmentation de 70 %. La marge opérationnelle devrait, elle, passer de 6,5 % à 10 %. Il a été très clair : ces résultats ne seront possibles qu'en faisant des économies pour améliorer la compétitivité, c'est-à-dire en imposant plus de travail à chaque salarié, en augmentant les cadences et en maintenant des salaires en berne. Pourtant, Thales, c'est une affaire qui marche !

Thales, dont 26 % des parts sont détenues par Dassault Aviation, est un groupe de l'armement présent dans le monde entier. Il emploie 60 000 travailleurs, dont 38 000 en France répartis sur plusieurs sites comme Laval, Brest, Vélizy, Brive-la-Gaillarde, Rungis...

Le 15 septembre, comme tous les grands patrons de l'armement, Lévy, le PDG du groupe, est allé pleurer devant la commission défense de l'Assemblée nationale pour convaincre les députés qu'il fallait augmenter les commandes d'armement. Il n'a pas hésité à décrire une situation très difficile et à menacer d'une possible baisse des effectifs du groupe.

C'est que la modernisation de l'armée est une aubaine pour les capitalistes du secteur. Le gouvernement fait des économies en taillant dans les effectifs et en fermant des casernes, pour reporter les dépenses sur des équipements technologiques sophistiqués.

Lors de son déplacement à Brest pour fêter le 50e anniversaire du site Thales de Brest, Le Drian, ministre de la Défense, avait annoncé : « Je ne viendrai pas les mains vides, il n'y a pas d'anniversaire sans gâteau. » Une bonne part du gâteau, Thales l'a déjà eue, grâce au crédit d'impôt recherche. Le prochain gâteau promet d'être succulent pour les actionnaires. Thales a déjà décroché avec Dassault un contrat de 400 millions d'euros pour la rénovation des avions de la patrouille maritime. Il s'apprête aussi à réaliser la rénovation du programme de radio tactique Contact de l'armée, pour 600 millions d'euros.

Dans le même temps, Thales annonce qu'il veut faire passer ses parts de la DCNS (Direction des constructions navales, dont l'État est actionnaire à 60 %) de 35 à 50 % en rachetant cash des parts de l'État. Mieux, le PDG déclare que, comme l'an dernier, il va verser aux actionnaires une avance sur dividende en augmentation de 8 % par rapport à l'année dernière, soit 55 millions. Cette avance sera versée en décembre sans attendre la publication des résultats.

La production d'armes, voilà un investissement qui rapporte !

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