Chaffoteaux, Saint-Brieuc : Pour avoir exposé ses salariés à l'amiante, le patron condamné une nouvelle fois17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chaffoteaux, Saint-Brieuc : Pour avoir exposé ses salariés à l'amiante, le patron condamné une nouvelle fois

Lors de son rendu de jugement du 9 octobre, le tribunal des Prud'hommes a condamné une nouvelle fois Chaffoteaux, l'entreprise fabriquant des chaudières à gaz et appartenant au groupe Merloni, à verser une indemnité de 8 000 euros à 54 des 55 salariés qui avaient fait valoir un « préjudice d'anxiété » après avoir été exposés à l'amiante. Le 55e a obtenu 4 000 euros en tant qu'« administratif ».

Depuis 2011, c'est la troisième fois que les patrons de Chaffoteaux sont condamnés pour avoir mis en danger la vie de centaines de salariés travaillant aux usines du Légué, puis de Ploufragan, entre les années cinquante et le 1er janvier 1997, date à laquelle l'utilisation de l'amiante a été interdite dans le pays. Pourtant, après 1997, de l'amiante était toujours présente dans des ateliers de production, notamment dans plusieurs fours de cuisson.

Pendant des dizaines d'années, des centaines de travailleurs ont manipulé des tresses d'amiante, des joints, ou ont été exposés aux poussières sans protection particulière, mais également sans information sur les risques encourus.

Aujourd'hui, plusieurs salariés sont touchés par les maladies de l'amiante. Les cas les plus graves veulent faire reconnaître auprès du tribunal de la Sécurité sociale la responsabilité de l'entreprise et faire condamner Chaffoteaux au titre de la faute inexcusable de l'employeur. Parallèlement, d'autres ex-salariés ont saisi les Prud'hommes pour faire reconnaître l'anxiété qui existe à l'approche des examens médicaux et consultations chez les pneumologues, dans la crainte de découvrir la maladie à ces occasions.

C'est ainsi que 165 ex-salariés de Chaffoteaux ont déjà eu gain de cause dans trois procédures engagées entre 2011 et 2013. Près de 300 autres demandes seront examinées courant 2014. Bien sûr, il ne s'agit pas forcément de jugements définitifs car les patrons peuvent toujours faire appel, et jusqu'à présent, ils ne se sont pas gênés.

Mais pour les travailleurs qui ont été licenciés en 2009 et qui sont restés mobilisés et solidaires pour faire valoir leurs droits, obtenir une nouvelle condamnation du groupe Merloni est plus qu'une satisfaction morale.

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