- Accueil
- Lutte ouvrière n°2359
- La Poste : Une politique qui tue
Dans les entreprises
La Poste : Une politique qui tue
Cette postière avait été forcée de quitter son emploi au centre de tri et de distribution de Colombes en 2012 pour être reclassée à Villeneuve-la-Garenne. Là, elle avait été placée dans un poste isolé et bruyant. Elle avait alerté le Comité d'hygiène et sécurité, mais sans succès. La direction, comme souvent, n'avait rien fait.
La plate-forme de La Garenne est un de ces nouveaux centres de tri très mécanisés que La Poste ouvre pour traiter le courrier. Elle en profite pour réduire le personnel. Ouverte en 2011, cette plate-forme de 400 personnes traite le courrier des anciens centres d'Issy-les-Moulineaux et de Nanterre, qui employaient à eux deux 850 postiers. Au passage, la direction de La Poste en profite pour aggraver les conditions de travail et imposer des horaires plus contraignants. En dix ans, une quarantaine de plates-formes industrielles ont ainsi remplacé environ 90 centres de tri, permettant la suppression de près de 10 000 emplois. Ces fermetures continuent aujourd'hui de plus belle. La disparition d'une quinzaine de plates-formes est d'ores et déjà annoncée d'ici 2015. Il en va de même dans tous les secteurs de La Poste, et notamment chez les facteurs où, réorganisation après réorganisation, les effectifs de chaque bureau diminuent.
L'objectif de toutes ces suppressions d'emplois est d'augmenter les bénéfices de La Poste devenue une société anonyme. Dans l'immédiat cela rapporte des dividendes toujours plus élevés à l'État qui en est le seul actionnaire. À terme, quand les profits seront devenus suffisants, le temps sera venu d'introduire les actionnaires privés. Les conditions de travail imposées pour atteindre ce but, qui ont déjà acculé au suicide plusieurs postiers, suscitent régulièrement des grèves et des réactions du personnel dans les centres de tri et les bureaux de poste touchés. Il est plus que jamais nécessaire de mettre un coup d'arrêt à cette politique.