Les travailleurs de Doux ont déjà été frappés par la fermeture de plusieurs sites. Le groupe volailler Doux s'est séparé de son pôle frais à l'automne dernier en liquidant un millier d'emplois. Les travailleurs du volailler Tilly-Sabco viennent d'apprendre récemment que leur entreprise voulait réduire sa production de 40 %. Le groupe Marine-Harvest, qui produit du saumon conditionné, a annoncé au printemps la suppression de 400 emplois, dont la fermeture complète de l'usine de Poullaouen dans le Finistère. La fermeture de l'entreprise Gad, qui abat et découpe du porc à Lampaul-Guimiliau dans le Finistère, a été confirmée avec la suppression de près de 900 emplois.

Les syndicats CGT et FO des diverses entreprises, Doux, Tilly-Sabco, Marine-Harvest et Gad, avaient appelé à manifester ensemble. Quelque 300 salariés se sont rassemblés à l'aéroport de Brest, bloquant un rond-point à l'entrée, avant de se coucher sur le tarmac en silence pendant quelque temps. Pendant ce temps, quelque 200 autres salariés bloquaient un rond-point à Landivisiau, près de l'entreprise Gad.

À l'aéroport de Brest, deux vols pour Paris ainsi qu'un vol en provenance de la capitale ont dû être annulés. « Sauvez nos emplois et l'industrie », « Sauvez la filière avicole export », lisait-on sur des affiches syndicales visant les officiels qui s'affairent autour de l'agroalimentaire breton. De la région aux industriels en passant par les élus de tout bord, ces gens-là multiplient les réunions depuis des mois, sans que rien n'en sorte en matière de garantie des emplois. D'où la colère des manifestants et les pancartes de ceux de Tilly-Sabco proclamant simplement « Nous voulons vivre ».

Après le blocage de l'aéroport, les manifestants se sont dirigés en opération escargot vers Morlaix où, en début d'après-midi, des salariés de Tilly-Sabco et des éleveurs avaient entrepris de bloquer la RN12 dans les deux sens sur le pont qui enjambe la ville.

« Il n'y a qu'une solution pour nous, c'est de se réunir, se renforcer et entrer en lutte », a expliqué le représentant syndical FO de Gad. Les actions conjointes des salariés de l'agroalimentaire ce 14 octobre sont le signe qu'ils n'entendent pas se laisser jeter dehors les uns après les autres. La mobilisation est appelée à continuer.