Congrès des pompiers : Au feu !17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Congrès des pompiers : Au feu !

À l'occasion de leur 120e congrès national tenu du 10 au 12 octobre à Chambéry, les sapeurs-pompiers ont fait le point sur les problèmes de leur profession. Ils ont dénoncé la fermeture des casernes, la baisse du nombre des sapeurs-pompiers volontaires et l'augmentation de leur charge de travail.

En cinq ans, 571 casernes ont fermé sur les 7 300 du pays et une trentaine fermeront d'ici la fin de l'année. Le nombre des sapeurs-pompiers volontaires – qui représentent près de 80 % des 248 000 pompiers – est en baisse régulière (6 000 de moins entre 2007 et 2012). Enfin, moins nombreux, les pompiers ont plus à faire, alors qu'ils assurent déjà plus de quatre millions d'interventions par an, soit une toutes les 7,4 secondes. Et ce nombre est en augmentation, ne serait-ce que parce que les services d'urgence médicaux sont débordés.

Hollande, venu samedi 12 octobre à la fermeture du congrès, a apporté le soutien habituel de tous les gouvernants aux pompiers, « un exemple pour la jeunesse de notre pays », a-t-il dit. Il a annoncé un plan national, un de plus, pour enrayer la chute du nombre des pompiers volontaires. Mais sa politique d'austérité est directement responsable de la situation dénoncée au congrès. Rappelons que les pompiers de tous les départements, sauf Paris et les villes de la petite couronne, dépendent des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) financés à 56 % par les conseils généraux et à 44 % par les communes ou les communautés de communes. Or les budgets sociaux de ceux-ci ont vu leurs attributions s'élargir au fur et à mesure que l'État se désengageait de certaines dépenses, comme le RSA par exemple pour les conseils généraux. Mais la compensation financière n'a pas suivi et les SDIS doivent donc faire autant ou plus avec moins d'argent.

Devant l'aggravation de leurs conditions de travail, les pompiers ont mené des luttes contre les fermetures de casernes, pour faire reconnaître le caractère dangereux de leur travail, ce qu'ils ont obtenu finalement en 2004, et aussi pour le droit à une retraite à taux plein à 55 ans. Pour le moment le gouvernement leur répond qu'ils peuvent la prendre, au titre de « profession dangereuse et insalubre », à condition d'avoir effectué vingt-cinq ans de service, dont quinze en qualité de sapeur-pompier. Mais, avec l'allongement de la durée de cotisation jusqu'à 43 ans qui vient d'être votée, ils partiraient avec une retraite réduite.

Quand il s'agit de faire payer la population, le gouvernement prend dans toutes les poches et coupe dans tous les budgets. Il n'épargne pas plus les services de secours et d'incendie que les autres services publics. Les discours hypocrites des ministres rendant hommage aux pompiers morts au feu ne peuvent cacher cette réalité.

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